Laser Propreté - SNCF Marseille : les grévistes tiennent bon16/08/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/08/2872.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Laser Propreté - SNCF Marseille : les grévistes tiennent bon

À la gare Saint-Charles de Marseille, les poubelles débordent à nouveau, la grève des agents du nettoyage de Laser Propreté, débutée le 1er août, se poursuit.

L’entreprise a attaqué les grévistes, en justice car, selon son avocat, leur mouvement « serait constitutif d’un trouble manifestement illicite portant atteinte à la liberté du travail ».

En fait, elle n’a assigné qu’un seul gréviste ayant eu le malheur de donner son identité à un huissier envoyé par Laser Propreté. Lundi 14 août, devant le ­Palais de justice de Marseille, il y avait un bon groupe de grévistes pour soutenir leur collègue. Le jugement sera rendu vendredi 18 août.

Dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11, sur ordre du préfet, la gare a bien été nettoyée par des salariés d’une autre société de nettoyage encadrés de CRS. Mais les poubelles se sont à nouveau remplies, débordant dans la gare et sur les quais, et un nouveau nettoyage sous escorte policière a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi.

Les grévistes ont la ferme intention de ne pas travailler pour des prunes. Même ceux qui ont reçu une fiche de paie constatent qu’il y manque souvent des primes ou des heures supplémentaires. L’avocate des grévistes a confirmé qu’elle a « une cinquantaine de cas où les salaires n’ont pas été payés » et que « les salariés n’ont pas, à l’heure où on se parle, les bulletins de salaire du mois de juillet [présentés] dans la procédure » par l’avocat du patron. Certains salaires n’atteignent même que 200 ou 300 euros.

Les travailleurs grévistes se battent aussi pour en finir avec des conditions de travail inacceptables : souvent un chef d’équipe s’est retrouvé avec un seul agent au lieu de son équipe complète. Les listes présentées à la SNCF, le donneur d’ordre, sont fausses, car les salariés en congé ou en maladie sont comptés comme présents. Ils se sont retrouvés souvent à deux pour un chantier de nettoyage qui nécessiterait beaucoup plus de monde. Enfin, il leur faut souvent acheter eux-mêmes les sacs poubelles et le savon.

Le ministre des Transports, Clément Beaune, s’est engagé dans la bataille pour déclarer que ces ordures dans la gare créent « une situation inacceptable de porcherie à répétition » et qu’à sa connaissance les salaires ont bel et bien été payés, et qu’il prévoit « de nouvelles opérations » de nettoyage forcé.

Les grévistes, se disent déterminés à se faire payer intégralement leurs salaires, heures supplémentaires et primes comprises.

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