Grande-Bretagne : une prison flottante pour les migrants16/08/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/08/2872.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grande-Bretagne : une prison flottante pour les migrants

Le Premier ministre, Rishi Sunak, et son Parti conservateur agitent depuis des mois l’épouvantail de l’immigration pour tenter de faire oublier leur échec contre la crise du coût de la vie et pour essayer de diviser les travailleurs.

Dernier épisode en date dans cette sinistre série : la barge Bibby Stockholm, amarrée sur la côte sud de l’Angleterre, dans le Dorset, a « accueilli » début août ses premiers « résidents ». Longue de 90 mètres et haute de trois étages, elle devrait héberger jusqu’à 500 personnes dans ses 222 chambres. Le gouvernement a beau prétendre que l’installation respecte les droits humains, il s’agit bel et bien d’une prison flottante.

Le syndicat des pompiers a dénoncé les manquements à la sécurité d’une barge conçue pour contenir moitié moins de personnes. Les associations d’aide aux migrants ont manifesté contre les conditions qui risquent d’être pires que dans les centres de rétention déjà existants. La découverte dès le 12 août de légionellose dans ses canalisations a confirmé ces avertissements et conduit à l’évacuation, provisoire, des premiers arrivants.

Cette inhumanité, voulue, est dans la continuité de la politique définie en 2012 par la ministre de l’Intérieur, la future Première ministre conservatrice, Theresa May : créer un « environnement hostile » à l’immigration, sous prétexte de décourager les candidats à l’émigration et surtout pour flatter les électeurs les plus sensibles à la démagogie xénophobe. Sunak a vanté ce nouveau mode d’hébergement des migrants, qui coûterait trente fois moins cher aux contribuables que l’hôtel…

Courant juillet, la majorité conservatrice au Parlement a adopté une loi interdisant à tout individu entré illégalement au Royaume-Uni de faire une demande d’asile, ce qui, selon l’ONU, déroge au droit international. La ministre de l’Intérieur, Suella Braverman, n’ayant en revanche pas réussi à faire passer son projet d’expulsion systématique des immigrés dits illégaux vers le Rwanda, envisagerait désormais des déportations vers l’île de l’Ascension, confetti britannique perdu au milieu de l’Atlantique Sud.

Dans le délire antiréfugiés, elle et ses pairs sont sans limite. Tout est bon du moment que cela peut servir à détourner l’attention des véritables responsables de la crise, à savoir les capitalistes.

Partager