Amazonie : malade du capitalisme16/08/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/08/2872.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Amazonie : malade du capitalisme

Les 8 et 9 août, le président brésilien Lula recevait à Belem ses confrères des États amazoniens. Ces huit pays ont créé en fanfare une Alliance amazonienne de combat contre la déforestation et publié un document en 113 points. Leur combat semble bien s’être limité à cela.

L’Amazonie couvre près de 7 millions de kilomètres carrés, treize fois la France. Les deux tiers appartiennent au Brésil. C’est un des poumons de la planète, ses mangroves et sa forêt équatoriale captent des masses de CO2, le principal gaz à effet de serre. Mais l’agriculture, l’élevage et les mines rongent de tous côtés la forêt amazonienne. Cette déforestation a déjà réduit sa superficie de 20 %. Tous affirment avec Macron (le département de Guyane fait partie de l’Amazonie) : « Il est urgent de mettre un terme à la déforestation. » Cela dit, il faudrait passer aux actes. Mais on en reste aux paroles.

Lula, qui évoque un « nouveau rêve amazonien », se félicite de la réunion de Belem : « Il n’a jamais été aussi urgent de reprendre et d’étendre notre coopération. » Il voudrait faire plaisir à ses électeurs écologistes, au Mouvement des paysans sans terre, aux supporters des tribus indiennes décimées et chassées de leurs territoires. Mais il ne prendra aucune mesure qui pourrait fâcher le lobby agro-industriel, les planteurs de soja, de maïs et de canne à sucre, les grands exportateurs de viande de bœuf : il a besoin des voix de leurs députés au Parlement et, surtout, il voit en eux les champions de l’économie brésilienne, ses « héros » comme il dit. Alors il se flatte d’avoir réduit d’un tiers les coupes illégales mais il relance les routes à travers l’Amazonie, qui facilitent le déboisement et l’exploitation qui s’ensuit.

Il appelle aussi à l’aide les pays riches, qui sont en fin de compte les bénéficiaires de cette exploitation, qui leur fournit bois, viande, sucre, fruits, soja, etc. Ces pays alimentent certes divers fonds de protection de l’Amazonie mais ne renoncent pas à leur part du profit engendré par la destruction de la forêt amazonienne.

La forêt amazonienne est une pièce indispensable à la vie terrestre. Elle devrait donc être placée sous la protection de l’humanité tout entière. Mais dans ce monde régi par la course au profit et morcelé par des frontières, elle est livrée à des criminels irresponsables.

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