Uranium : une richesse pillée09/08/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/08/P7-3_Afrique_etranglee_ok_Lupo_1.jpg.420x236_q85_box-0%2C173%2C450%2C427_crop_detail.jpg

Dans le monde

Uranium : une richesse pillée

La multinationale française Orano – Areva jusqu’en 2018 – concentre la haine de la population du Niger. Depuis des décennies, elle s’enrichit en exploitant les mines d’uranium et les travailleurs de ce pays, dont beaucoup d’habitants n’ont même pas accès à l’électricité.

Illustration - une richesse pillée

Orano est la lointaine héritière du programme nucléaire militaire français lancé dans les années 1950. Elle a été formée à la fin des années 2000, sous le nom d’Areva, pour se recentrer sur l’extraction et la transformation d’uranium destiné aux centrales nucléaires. 40 % de sa production est aujourd’hui vendue à EDF mais elle commerce avec des dizaines de pays. Elle est la quatrième plus grande société d’enrichissement d’uranium au monde, avec 4,7 milliards de chiffre d’affaires en 2021.

Dès l’origine, les extractions d’uranium se sont faites dans l’ex-empire colonial français, au Gabon et au Niger, ainsi qu’en Namibie et en République démocratique du Congo. Au Gabon, Orano et ses ancêtres ont fait extraire l’uranium par des travailleurs sans protection. Une fois les filons épuisés, Orano a laissé à la population une ville fantôme, des eaux radioactives et des sols contaminés. Au Niger, dans la mine abandonnée d’Arlit, elle a laissé derrière elle 20 millions de tonnes de boue contaminée.

Aujourd’hui, Orano a diversifié ses sources. Elle extrait de l’uranium naturel au Canada, au Kazakhstan, en Ouzbékistan et au Niger pour des coûts de production très faibles. Elle en achète à bas prix en Mongolie, en Namibie et dans d’autres pays.

Au Niger, Orano déclare employer 900 travailleurs. Mais si les mines nigériennes ne représentent plus que 15 % de ses apports en uranium naturel, Orano garde la main sur les réserves, en particulier celles d’Imamouren, dont elle retarde l’exploitation mais qu’elle ne veut surtout pas laisser à ses concurrents. C’est aussi cela les rivalités entre impérialistes.

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