SNU : embrigadement de la jeunesse09/08/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/08/2871.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

SNU : embrigadement de la jeunesse

Dans une récente interview sur France info, la secrétaire d’État Prisca Thévenot, chargée de la Jeunesse et du Service national universel (SNU), s’est étendue sur l’avenir radieux qui, à ses yeux, attendrait les jeunes au travers de ce service que le gouvernement souhaite généraliser.

À en croire la secrétaire d’État, le SNU serait une grande colonie où les jeunes apprendraient à vivre ensemble autour de projets sportifs ou culturels. Cette vision de conte de fée cache le véritable objectif du gouvernement, celui de préparer les esprits de la jeunesse à l’idée d’une guerre, à laquelle il est visiblement prêt, comme ses prédécesseurs l’ont fait lors des deux premières guerres mondiales, et comme ils ont continué à le faire dans toutes les guerres successives.

Apprendre aux jeunes à marcher au pas, à obéir aux ordres, à saluer le drapeau français, fait partie de cet embrigadement nécessaire pour pouvoir les transformer plus tard en chair à canon. Il en fut toujours ainsi dans le passé, comme à l’époque de Jules Ferry et de son école de la République, dont l’objectif était de transformer les enfants – qui furent même organisés dans des bataillons scolaires en 1882 – en apprentis soldats. Des années plus tard, ces enfants devenus grands mouraient dans les tranchées de la Première Guerre mondiale, croyant « mourir pour la patrie » alors qu’ils mouraient pour « les industriels », selon la célèbre phrase d’Anatole France.

Comme lorsqu’existait le service militaire, avant 1997, les jeunes sont préparés à être livrés aux officiers d’une armée qu’on leur présente comme défendant le peuple français, mais qui est celle de la bourgeoisie et a pour rôle de sauvegarder ses intérêts dans l’arène mondiale.

Il reste à voir si la jeunesse se laissera ainsi embrigader.

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