Port de Bordeaux : l’exploitation tue09/08/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/08/2871.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Port de Bordeaux : l’exploitation tue

Au port de Bordeaux, vendredi 4 août, cinq ouvriers étaient transportés à l’hôpital en urgence absolue après une chute d’une dizaine de mètres de haut depuis leur nacelle élévatrice dont le plateau s’était décroché. Lundi 6 août, l’un d’entre eux est mort.

En 2021, 645 travailleurs sont morts d’un accident lié à leur activité, c’est-à-dire pratiquement deux morts par jour. Chaque semaine, douze salariés passent donc de vie à trépas à cause de l’exploitation.

Ces chiffres terribles montrent aussi que les plus touchés sont les travailleurs qui accomplissent les travaux les plus durs, ceux qui découvrent leur poste de travail, notamment les intérimaires.

À Bordeaux, une enquête a été ouverte pour homicide involontaire et blessures involontaires. Pudiquement, la procureure précise : « Les investigations devront déterminer le statut de ces salariés dont nous n’avons pas encore toutes les identités. » Avant d’ajouter « Il appartiendra à l’enquête de vérifier que les ouvriers travaillaient dans le respect des règles d’hygiène et de sécurité. »

Les cinq ouvriers œuvraient à la rénovation d’un hangar du port. Le chantier était confié à l’entreprise Castel & Fromaget qui se présente comme « le premier constructeur de bâtiments métalliques en France » et appartient au groupe Fayat « premier groupe français indépendant de construction, leader mondial du matériel routier. » Quant au mort et à ses quatre camarades, des ouvriers russes, ils travaillaient pour… un sous-­traitant de Castel et Fromaget du groupe Fayat. Deux groupes qui s’affirment premiers dans leur domaine, mais ne le sont certainement pas en matière de sécurité du travail sur leurs chantiers, au mépris de la vie des ouvriers.

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