Pénuries de médicaments : ce que le Sénat ne dit pas09/08/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/08/2871.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pénuries de médicaments : ce que le Sénat ne dit pas

Début juillet, après cinq mois de travail et une cinquantaine d’auditions de responsables de la santé, une commission d’enquête du Sénat livrait ses conclusions quant aux pénuries de médicaments.

Le rapport confirme que les pénuries affectent de plus en plus de médicaments et durent de plus en plus longtemps. Il dénonce la délocalisation de la production de principes actifs en Asie et le recours à la sous-traitance. Il s’émeut du droit de vie ou de mort sur les patientes et les patients exercé par les laboratoires. Il s’offusque du non-respect des plans de gestion des pénuries édictés par les gouvernements…

Mais il ne dit pas l’essentiel. Si les pénuries de médicaments sont de plus en plus nombreuses et les ruptures de stocks de plus en plus importantes c’est que le moteur des industriels du médicament comme de tous les capitalistes, est la recherche du profit maximum.

Les grands groupes de la pharmacie ont délocalisé la production des principes actifs et des excipients là où la main-d’œuvre est moins chère, en Inde ou en Chine. Ils recourent à la sous-traitance comme le font les industriels de l’automobile pour la production de leurs composants.

Un unique objectif préside à la production des spécialités pharmaceutiques : ce qu’elles rapportent à la vente. Certaines disparaissent du marché parce que le laboratoire qui les commercialise estime que leur rapport est insuffisant. D’autres sont envoyées pour leur commercialisation vers d’autres pays parce qu’elles y sont vendues plus cher. Toutes sont produites à flux tendu parce que, pour un capitaliste, il serait être fou de laisser des médicaments attendre dans des stocks où leur valeur serait immobilisée. Quant à la santé des patientes et des patients elle ne fait vraiment pas partie de leurs préoccupations.

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