Août 1945-août 2023 : les leçons d’Hiroshima09/08/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/08/2871.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Août 1945-août 2023 : les leçons d’Hiroshima

Le 6 août 1945, un avion américain larguait une bombe atomique en plein centre de la ville japonaise d’Hiroshima. Trois jours plus tard, le port de Nagasaki était à son tour rayé de la carte. Au moins 150 000 personnes furent tuées, et beaucoup d’autres décédèrent ensuite des conséquences des radiations.

Cet anniversaire a aujour­d’hui une résonance particulière, en raison de la sortie d’un film sur la vie de Robert Oppenheimer, ce scientifique qui dirigea le projet de réalisation de la bombe, et surtout avec la campagne actuelle pour préparer les esprits à une guerre « de haute intensité ».

Les dirigeants américains prétendent toujours que ce massacre était le seul moyen d’obtenir la capitulation du Japon et d’en finir avec la guerre mondiale. Mais en réalité les généraux américains avaient retardé cette capitulation afin de pouvoir expérimenter sur le terrain leur arme de destruction massive. C’était une démonstration destinée, comme les bombardements des mois précédents sur Tokyo ou l’Allemagne militairement vaincue, à terroriser les populations pour préparer l’après-guerre. Il fallait éviter qu’elles se soulèvent, comme en 1917, pour demander des comptes à ceux qui les avaient entraînés dans cette monstrueuse boucherie. Ceux-là, on allait au contraire les protéger, comme l’empereur du Japon et les criminels de guerre qui l’entouraient, pour les aider à maintenir l’ordre dans les années suivantes. C’était une politique consciente, un avertissement à tous les peuples, mais aussi à destination de l’URSS.

Certains des brillants scientifiques mobilisés pour fabriquer la bombe, dont beaucoup étaient d’origine juive comme Einstein ou Oppenheimer, pensaient aider au combat contre Hitler. Après la capitulation de l’Allemagne en mai 1945, ils essayèrent de s’opposer à l’utilisation de la bombe, et beaucoup furent horrifiés qu’elle serve de punition collective contre des civils. Certains ont alors réalisé qu’ils avaient été utilisés pour affirmer la domination impérialiste.

Le souvenir de ces bombardements atomiques, comme celui de tant d’autres massacres au nom de la démocratie ou de la civilisation, doit servir de mise en garde contre les maîtres du monde capitaliste d’aujourd’hui, qui cherchent à enrôler les populations derrière leur politique, en prétendant défendre la veuve et l’orphelin contre Poutine ou la dictature chinoise.

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