VanMoof : le vélo haut de gamme déraille02/08/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/08/2870.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

VanMoof : le vélo haut de gamme déraille

L’entreprise VanMoof s’est développée en vendant des vélos électriques haut de gamme, les « Tesla de la petite reine », comme elle aimait dire. Ces cycles coûteux, au design original, bourrés d’électronique, avaient conquis 190 000 clients, mais la firme est maintenant en faillite.

Les entrepreneurs, les frères Carlier, prétendaient pourtant avoir « renversé le concept de vélo », « sublimé l’essentiel », et s’étaient engagés, sans rire, à « mettre un milliard de personnes à vélo ». Ils faisaient surtout partie de la ribambelle d’affairistes qui se sont rués sur le marché du vélo électrique, au moment de sa pleine expansion, dont certains qui essaient aujourd’hui de récupérer des dépouilles de VanMoof. Cette entreprise avait tenté de développer un modèle inspiré de celui d’Apple, avec des vélos et des pièces détachées disponibles uniquement auprès de l’entreprise, au prix fort bien sûr, rendant les clients captifs. Pour une réparation, fût-elle élémentaire, il n’était pas possible de s’adresser à un magasin local, il fallait passer par le siège de VanMoof, à Amsterdam.

La faillite de l’entreprise, déclarée en juillet, s’est immédiatement traduite par la fermeture des magasins et le licenciement des 800 salariés. Les clients ayant versé un acompte pour un nouveau vélo ne recevront pas leur engin et ne récupéreront pas leur argent. Les vélos qui étaient en réparation à Amsterdam sont également irrécupérables. Quant aux vélos en circulation, ils ont besoin de l’application pour démarrer ; au premier bug informatique, ils deviendront inutilisables.

Chaque époque du capitalisme et chaque secteur d’activité produisent leur lot de margoulins qui prétendent avoir réinventé la roue, si on peut dire… Chaque fois, l’origine de leur profit et de leur fortune est sans mystère : c’est le travail de leurs salariés, et aussi souvent l’escroquerie vis-à-vis de leurs clients.

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