Police : Darmanin couvre ses hommes02/08/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/08/2870.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Police : Darmanin couvre ses hommes

Le mouvement de protestation, commencé le 20 juillet au sein de la police, se poursuit après avoir été déclenché par la mise en détention provisoire d’un des quatre policiers accusés d’avoir roué de coups un jeune homme à Marseille, lors des émeutes du début de l’été.

Une partie des policiers, dans plusieurs grandes villes, protestent en se mettant en arrêt maladie ou en n’assurant que les missions jugées urgentes. Le directeur général de la police, Frédéric Veaux, a publiquement apporté son soutien à ce mouvement en déclarant : « Avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison ». Macron et sa Première ministre, eux, avaient déclaré qu’aucun policier ne pouvait être au-dessus des lois. Ils avaient ainsi semblé donner raison aux juges qui avaient décidé l’incarcération du policier.

Darmanin a finalement pris position jeudi 27 juillet en recevant les syndicats de police. Le ministre de l’Intérieur a affiché toute sa compréhension et son soutien aux policiers ainsi qu’à ­Frédéric Veaux au côté duquel il a pris la parole. Il a qualifié celui-ci de « grand flic », s’affirmant « très fier que ce soit [son] collaborateur ». Il a affirmé prendre en compte les demandes des policiers, qui réclament notamment un régime particulier de détention provisoire. Et tant pis pour la fiction de « l’égalité devant la loi de tous les citoyens », qui en prend un coup. De même pour le principe de la séparation des pouvoirs entre le gouvernement et sa police d’un côté et la justice de l’autre, censé être un des piliers de la démocratie. Sans surprise, le ministre n’a pas eu un mot pour les victimes des violences policières.

En se montrant si compréhensif devant la fronde des policiers, Darmanin est dans son rôle de premier flic de France. Mais au-delà, il a aussi le souci de soutenir les forces de répression auxquelles ceux qui défendent l’ordre social au profit des exploiteurs ont de plus en plus recours dans cette période d’aggravation de la crise sociale. Pour les classes populaires, cet ordre signifie l’appauvrissement, le chômage, les humiliations quotidiennes, le manque de perspectives pour la jeunesse.

Darmanin, lui, doit s’assurer que les policiers sont prêts à être les gros bras de la bourgeoisie. Lorsqu’ils refusent d’être sanctionnés pour avoir joué ce rôle, comment pourrait-il leur donner tort ?

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