“Pass colos” : même pas une aumône02/08/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/08/2870.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

“Pass colos” : même pas une aumône

Après le chèque énergie ou le « pass éducation », la ministre des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé, a annoncé le 27 juillet la mise en place d’un « pass colos » pour 2024. Sa valeur ira de 200 euros à 350 euros.

Mais, alors qu’une grande part des enfants des familles populaires ne peuvent pas partir en vacances, ce pass ne concernera que ceux de 10 ou 11 ans.

Bergé a expliqué que ce pass « permettra d’envoyer votre enfant en colonie de vacances ». Outre le problème de l’âge, encore faut-il qu’il existe des colonies abordables. Certaines communes et les CSE de certaines entreprises continuent bien à en assurer l’organisation et à prendre en charge une partie importante du prix. Mais leur nombre ne cesse de diminuer, notamment du fait de la baisse des budgets municipaux. À côté de celles-ci, les tarifs hebdomadaires pratiqués par les gros organismes associatifs dépassent largement les montants du Pass colos.

Et comment ne pas parler des conditions de travail des animateurs, qui affectent leur investissement professionnel et donc la qualité des séjours ? Les horaires n’existent souvent tout simplement pas, et les rémunérations sont très inférieures au smic. La loi prévoit ainsi un contrat dont le salaire minimum est de... 23 euros par jour ! Le diplôme requis, le Bafa, coûte, lui, entre 500 et 1 000 euros.

Le nombre et la durée des séjours passés par les jeunes en colonie a considérablement diminué depuis les années 1990. Comment s’en étonner ? Le gouvernement poursuit une politique alliant l’affichage et l’aumône. Ce sont des salaires décents qui seraient nécessaires aux familles populaires pour leur permettre de prendre des congés, mais cela, ils devront les arracher.

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