États-Unis : des jeunes meurent au travail02/08/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/08/2870.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : des jeunes meurent au travail

Le 14 juillet, un adolescent de seize ans a trouvé la mort dans un accident du travail, à l’abattoir de volailles qui l’employait illégalement dans le Mississippi.

La loi fédérale des États-Unis interdit d’employer des moins de 18 ans dans les abattoirs, qui sont des usines dangereuses. L’entreprise Mar-Jac Poultry a juré qu’elle ignorait l’âge de la victime, qui avait émigré avec sa famille depuis le Guatemala lorsqu’il avait dix ans, et rejette la faute sur le sous-traitant qui lui fournit de la main-d’œuvre. C’était le troisième accident mortel chez Mar-Jac Poultry en trois ans.

En février dernier, une entreprise spécialisée dans le nettoyage des abattoirs et de leurs instruments tranchants a dû payer une amende de 1,5 million de dollars. Il avait été rendu public qu’elle employait de nuit une fille de treize ans. Suite à cela une enquête avait révélé qu’elle exploitait illégalement une centaine d’adolescents dans des usines situées dans huit États. Beaucoup de ces enfants de migrants ne pouvaient pas être scolarisés.

L’exploitation de très jeunes ouvriers n’est toutefois pas limitée au secteur des abattoirs. Deux autres adolescents de seize ans ont déjà perdu la vie au travail cet été : l’un dans une scierie du Wisconsin, l’autre dans une décharge du Missouri.

Les autorités fédérales reconnaissent que depuis 2018 les infractions en matière de travail des enfants ont bondi de presque 70 %. Beaucoup sanctionnent des dépassements du nombre d’heures de travail autorisées en fonction de l’âge. Au cours de l’année fiscale commencée en octobre 2022, près de 4 500 jeunes travailleurs exploités dans des conditions illégales ont été recensés. Il y en a certainement beaucoup d’autres.

Certains États ont réagi, non pas pour sanctionner les patrons exploitant des enfants, mais en rendant légal ce qui ne l’était pas sous prétexte du manque de main-d’œuvre. Ils ont élargi à des industries dangereuses la possibilité d’employer des adolescents ou ont déplafonné le nombre d’heures de travail hebdomadaires des jeunes.

Au 21e siècle, le capitalisme est ce qu’il a toujours été : un système d’exploitation inhumain, y compris dans le pays le plus développé et le plus riche du monde où le travail d’enfants contribue à l’opulence de la grande bourgeoisie.

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