Santé : nouveau ministre, même politique26/07/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/07/2869.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Santé : nouveau ministre, même politique

Le remaniement ministériel a amené le changement du ministre en charge de la Santé. François Braun, qui avait été nommé il y a juste un an, a été remplacé par Aurélien Rousseau.

Cet habitué des allées du pouvoir est entré en politique, au début des années 2000, en commençant par le PCF. Devenu énarque en 2009, il a intégré le Conseil d’État puis les cabinets ministériels, de Valls à Buzyn, passant du PS sous Hollande à Macron. Nommé à la tête de l’agence régionale de santé d’Île-de-France (ARS) en 2018, il l’a quittée en 2021, avant d’entrer au cabinet d’Élisabeth Borne, devenue Première ministre.

À peine arrivé, Rousseau se voit déjà attaqué car sa femme est directrice déléguée de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) et donc théoriquement sous son autorité. Il y aurait donc potentiellement conflit d’intérêt, ce que conteste le ministre qui admet toutefois qu’il devra « se déporter de toute décision concernant la situation personnelle de son épouse au sein de la CNAM ».

Sans surprise, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) vient de valider sa nomination. Le nouveau ministre de la Santé est présenté comme un homme compétent, notamment du fait de son passage à l’ARS. François Braun, qu’il remplace, était aussi censé l’être, car connaissant les problèmes en tant qu’urgentiste de formation.

En fait, la transparence est totale sur la politique que mènera Rousseau. Quelle que soit sa compétence, elle ne permettra aucune amélioration de la situation dramatique des hôpitaux, encore plus grave cet été, période où plus de lits sont fermés faute de personnel. L’expérience du passage de Rousseau à l’ARS fait dire à Christian Prud’homme, porte-parole des urgentistes de France : « L’on risque d’avoir une accélération de la politique de destruction de l’hôpital public » car « lors de son passage à l’ARS il a largement favorisé la fermeture de lits, les restructurations et le développement du secteur privé. » Sans que ces dates recoupent exactement les années de Rousseau à l’ARS (2018-2021), le nombre de lits disponibles en Île-de-France est passé, entre 2019 et 2022, de près de 35 000 à 31 000.

Braun ou Rousseau, homme de terrain ou hom­me du sérail, le profil du ministre ne compte guère. Quel qu’il soit, le système de santé est géré avec comme seul but la rentabilité maximale, quelles qu’en soient les conséquences.

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