Menaces sur les arrêts maladie26/07/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/07/2869.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Menaces sur les arrêts maladie

L’Assurance maladie a envoyé à un millier de médecins généralistes un courrier d’avertissement leur enjoignant de prescrire moins d’arrêts.

Ces médecins sont au-­dessus de la moyenne nationale, soupçonnés de signer des arrêts de complaisance, et donc de creuser les déficits.

La période de discussion du budget 2024 approche. Le gouvernement veut à la fois réduire la dette de l’État et poursuivre ses cadeaux à la bourgeoisie : il s’agit de faire des économies sur le dos de la population. C’est ce que répète Le Maire, le ministre de l’Économie, et c’est ce que les ministres s’efforcent de réaliser chacun dans leur domaine.

Concernant l’Assurance maladie, cette campagne s’appuie sur l’augmentation des indemnités journalières versées. En 2022, les salariés en arrêt ont perçu 14 milliards d’indemnités. Il y a eu 8,8 millions d’arrêts maladie, 30 % de plus qu’il y a dix ans. Il n’en faut pas plus à Le Maire pour parler de dérive inadmissible, d’un absentéisme pour maladie qu’il faudrait combattre.

Les syndicats médicaux protestent contre ces accusations. Ils font valoir qu’il y a aujourd’hui davantage de salariés, et qu’ils sont plus âgés, du fait du recul de l’âge de la retraite. Il est certain qu’on a plus de chances d’être malade à 62 ans qu’à 25. Jouent aussi l’intensification du travail, les réductions de personnel, le travail précaire. Un médecin évoque les vrais responsables des arrêts maladie : « On va cibler les médecins, mais on pourrait aussi regarder les entreprises où il y a le plus d’arrêts de travail. » En effet, réduire les arrêts de travail devrait commencer par combattre la pénibilité, la précarité, les pressions au travail au niveau des entreprises.

Ce n’est évidemment pas le propos de Le Maire : il veut diminuer les arrêts maladie pour pouvoir subventionner davantage les bourgeois, pas pour les empêcher d’exploiter davantage les salariés.

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