“Industrie verte” : camouflage écolo26/07/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/07/2869.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

“Industrie verte” : camouflage écolo

L’Assemblée vient d’adopter une loi relative à « l’industrie verte » visant à accélérer la réindustrialisation et à « faire de la France le leader de l’industrie verte en Europe », selon les mots du ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire.

En réalité le vert n’est qu’une mince couche de peinture destinée à dissimuler l’aide aux capitalistes.

Les députés de droite et d’extrême droite ne s’y sont pas trompés en votant pour ce texte aux côtés des macronistes. Ils approuvent une simplification des procédures pour les industriels, qui devrait diviser par deux les délais pour ouvrir ou agrandir une usine. Les projets qui seront qualifiés par le gouvernement « d’intérêt national majeur » bénéficieront de dérogations au code de l’environnement. C’est cela l’industrie verte ! La création d’un produit financier baptisé « plan d’épargne avenir climat » couronne le tout, mettant à disposition des industriels les économies des braves gens préoccupés d’environnement.

Le gouvernement n’a pas attendu le vote de cette loi pour faire des cadeaux aux grandes entreprises sous couvert de préserver la planète. Il vient d’avoir le feu vert de l’Union européenne pour donner 850 millions d’euros à ArcelorMittal, qui a fait 9,3 milliards de profits en 2022, pour décarboner sa production d’acier. En parallèle, le trust ThyssenKrupp bénéficiera de 2 milliards des autorités allemandes sous le même prétexte. Autant d’argent public qui manquera aux services utiles à la population.

En revanche, la peinture verte de la convention citoyenne sur le climat est déjà largement écaillée. Elle avait rendu ses conclusions en 2020 et Macron avait promis de les faire passer dans la loi sans filtre. L’article 7 de la loi Climat et résilience, qui interdit la publicité pour les énergies fossiles, a donc été voté en août 2021, mais n’est pas appliqué. Le lobbying des grandes surfaces, attirant les clients dans leurs magasins en vantant l’essence moins chère dans leurs stations, a payé : au bout de deux ans, le décret d’application de cet article n’est pas encore paru…

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