Budget : au bonheur des marchands d’armes et des banquiers26/07/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/07/P5-1_Budget_militaire_en_augmentation_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C175%2C445%2C425_crop_detail.jpg

Leur société

Budget : au bonheur des marchands d’armes et des banquiers

Le gouvernement prépare les esprits à un budget qui, à l’automne prochain, fera la part belle aux dépenses d’armement, à la finance et aux cadeaux fiscaux au patronat. L’addition sera payée par les classes populaires.

Illustration - au bonheur  des marchands d’armes et des banquiers

Pour les marchands de canons, les commandes d’État sont planifiées par une loi de programmation militaire qui vient d’être votée par le Parlement. Le budget militaire passera, hors soutien militaire à l’Ukraine, à 43,9 milliards d’euros en 2023 et atteindra 68 milliards en 2030. En tout 413 milliards d’euros seront en sept ans engloutis dans cette course aux armements. Le budget de la Défense passera d’ailleurs devant celui de l’Éducation nationale dès 2027.

Mais ce budget baptisé « d’économie de guerre » sera lui-même dépassé par les intérêts de la dette publique. La rançon annuelle versée aux banques a déjà progressé de 13,1 milliards en 2023 et va exploser dans les années à venir. Avec 71,2 milliards d’euros, la charge de la dette deviendra en 2027 le premier poste de dépense de l’État selon Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et chargé d’organiser ce transfert des caisses publiques vers les coffres des financiers et des fabricants d’armes.

Cerise sur le gâteau, le budget prévoit de multiples cadeaux et subventions au patronat, comme la baisse de deux milliards des impôts de production et les subventions massives aux industries polluantes, pour les inciter à décarboner sans avoir à piocher dans leurs bénéfices.

Côté recettes, si le détail de la méthode n’est pas encore finalisé, la victime est déjà désignée : le monde du travail. Les classes populaires payent déjà au prix fort la hausse de TVA consécutive à celle des prix, alors que cet impôt constitue de très loin la première recette de l’État. Le gouvernement veut y ajouter la suppression du taux intermédiaire de TVA à 10 % sur les travaux d’amélioration du logement, hors rénovation énergétique.

Et, globalement, tous les ministères ont pour mission de proposer des pistes d’économies sur les services utiles à la population. Ainsi, le gouvernement prévoit de faire des économies sur le nombre ou la durée des arrêts de travail en fliquant médecins et salariés. Alors que le nombre de logements sociaux est dérisoire face aux besoins, la proposition de loi déposée par deux députés proches du pouvoir n’est pas d’en imposer la construction. Ils préconisent d’abaisser de 20 % le seuil de revenus justifiant le paiement d’un surloyer, voire même d’obliger les locataires gagnant plus que le plafond de ressources, soit 2 370 euros par mois en province pour une personne seule, à quitter leur HLM.

Il s’agit bien de préparer un budget de guerre… avant tout contre les travailleurs.

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