“Très, très difficile contre-offensive”19/07/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/07/P6-2_Heros_C_LO.JPG.420x236_q85_box-0%2C188%2C400%2C412_crop_detail.jpg

Dans le monde

“Très, très difficile contre-offensive”

Zelensky vient de qualifier la contre-offensive de son armée de « très, très difficile ». Quant aux communiqués de son état-major, ils ne mentionnent que quelques kilomètres carrés repris aux forces russes depuis mai.

Illustration - “Très, très difficile contre-offensive”

Ce constat des autorités civiles et militaires ukrainiennes ne doit sans doute pas grand-chose à un souci soudain de franchise de leur part. Elles savent bien que leurs parrains occidentaux, renseignés par leurs conseillers militaires sur place, leurs satellites-espions, voire de simples drones, n’ignorent rien de la situation réelle. Celle, non seulement d’un relatif manque de munitions, voire d’équipements dont l’armée ukrainienne puisse et sache se servir, mais aussi d’un manque de motivation à risquer sa vie au front dans une partie importante de la population.

Fait nouveau, ce sont les autorités ukrainiennes qui le disent. Ainsi, il y a quelques jours, c’est le chef du Bureau d’enrôlement militaire (BEM) de Lviv, chef-lieu de l’ouest nationaliste, qui a déclaré aux médias locaux que dans la région, seuls 20 % des mobilisables se présentent d’eux-mêmes. Les autres, quatre sur cinq donc, il faut les « ramasser » dans la rue. Selon lui, si les BEM renonçaient à ces « raids » de rue, « la mobilisation pourrait être compromise ».

À Tchernihiv, grande ville du nord de l’Ukraine, les employés du BEM sont désormais équipés de caméras corporelles, afin d’enregistrer qu’ils remettent bien les convocations militaires à ceux qui cherchent à passer au travers des mailles du filet. Il y a quelques semaines, cette région avait décidé que les hommes en âge de porter les armes devaient se présenter aux autorités sans attendre d’être convoqués : visiblement cela n’a guère eu d’effet.

À Odessa, un port de plus d’un million d’habitants, des fonctionnaires ont signalé au média en ligne Strana qu’il y a plus de cas de mobilisation forcée dans leur ville. Le même média cite un membre de la commission de la Rada suprême (le Parlement) chargée de la Défense qui a commenté les cas de « mobilisation violente » de plus en plus souvent diffusés sur le net. Parlant de « violations des droits de l’homme, de passage à tabac » de récalcitrants, ce monsieur, pour dédouaner la caste des officiers, accuse les conscrits de « provoquer délibérément de telles situations dans la plupart des cas ».

Des cas, on le voit, de plus en plus nombreux et reconnus tels.

Partager