Loi d’urgence : des démolisseurs pas pressés de reconstruire19/07/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/07/2868.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Loi d’urgence : des démolisseurs pas pressés de reconstruire

Alors que les compagnies d’assurance estiment à plus de 650 millions d’euros les dégâts causés par les émeutes, le gouvernement a lancé une loi dite d’urgence visant à simplifier les démarches administratives pour reconstruire les bâtiments publics détruits

Mais l’État ne versera pas un centime, laissant les communes se débrouiller avec ce qu’elles ont et attendre le bon vouloir des assureurs.

Le gouvernement Macron, tout comme ses prédécesseurs, n’a pas attendu les émeutes pour démolir à sa façon, et plus efficacement que les émeutiers, les services utiles à la population des quartiers populaires. Il n’est donc pas surprenant que sa « loi d’urgence » se borne à une simplification des démarches.

Quant aux sociétés d’assurance, qui se désolent devant le montant de la facture, il s’agit surtout pour elles de prévenir qu’elles feront le minimum et qu’il n’est pas question de rogner sur les profits de leurs actionnaires pour faire face aux dépenses.

Certains élus utilisent la situation pour faire la leçon à la population tout en la divisant, ajoutant encore une couche de démagogie dans le sillage du gouvernement. D’aucuns annoncent que les festivités et les animations estivales sont annulées pour « payer les réparations ». Le maire de Saint-Gratien, dans le Val-d’Oise, va plus loin, avec un courrier adressé aux habitants du quartier touché par les violences, qui les incite à dénoncer les émeutiers, faute de quoi le dojo et le centre culturel ne seront pas reconstruits.

Le grand patronat, couvert d’aides et de subventions par l’État, est le premier responsable de l’exploitation, du chômage et de la progression de la misère dans les quartiers populaires. C’est à lui de payer les dégâts qu’il provoque, pas à la population d’en faire les frais.

Partager