Canicule : les piscines à sec19/07/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/07/2868.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Canicule : les piscines à sec

Alors que la canicule fait des ravages dans toute l’Europe, tous cherchent à se rafraîchir, notamment en allant à la piscine.

Mais cet été, il sera encore plus difficile que le reste de l’année d’y aller, aussi bien dans les banlieues populaires que partout dans le pays.

En Seine-Saint-Denis, cet été, la piscine de Bobigny n’est ouverte, du mercredi au lundi, que de 13 h 30 à 19 h. Autre exemple au Blanc-Mesnil, la piscine n’ouvre que deux journées entières dans la semaine, sauf aux heures des repas, et le reste du temps, ce sont des demi-journées d’ouverture. Cela aggrave encore la situation dans ce département qui, avec 36 bassins pour 1,6 million d’habitants, se situe très en dessous de la moyenne nationale, avec quatre fois moins de mètres carrés de piscine par habitant. Durant l’année, cela représente l’obligation pour 72 groupes scolaires de trouver un créneau dans la même piscine pour apprendre à nager aux enfants !

La situation n’est pas meilleure dans certaines villes de province. À Descartes par exemple, commune d’Indre-et-Loire de 3 300 habitants, la piscine est fermée tout l’été, alors qu’elle était habituellement ouverte de mai à août et qu’elle accueillait près de 20 000 personnes. À ceux-là il ne reste que la baignade dans la Creuse, mais elle n’est pas surveillée faute de personnel. Et, en effet, une autre conséquence dramatique de la pénurie de piscines ce sont évidemment les 1 000 noyades annuelles, dont la moitié en été.

Les raisons avancées par les municipalités sont multiples : il y a la hausse des prix de l’énergie, et déjà cet automne on avait assisté à la fermeture d’une trentaine de piscines dans le Val-de-Marne, la société gérante Vert marine se refusant à payer la facture faute de subventions.

Une autre raison est la pénurie de maîtres-nageurs : il en manquerait 5 000, les bas salaires et les horaires contraignants n’attirant pas beaucoup de candidats. S’y ajoutent les travaux de réfection d’établissements parfois très vieux, 100 000 équipements ayant au moins 40 ans, dont 62 % des piscines publiques. À cela s’ajoutent cet été les arrêtés de restriction d’accès à l’eau.

Pendant que l’argent manque cruellement pour les piscines, il coule à flots pour les JO. Ainsi, le centre aquatique de Saint-Denis, construit pour les épreuves de natation, coûtera la bagatelle de 174 millions d’euros, soit le prix d’une douzaine de piscines municipales !

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