Vénissieux : menaces sur le Groupe hospitalier mutualiste12/07/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/07/P9-1_Venissieux-rassemblement_a_lARS_06_07_23_C_LO.JPG.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Vénissieux : menaces sur le Groupe hospitalier mutualiste

Le 29 juin, le personnel de l’hôpital de Vénissieux et les habitants des communes populaires du sud de Lyon qui le fréquentent apprenaient avec stupeur que cet établissement mutualiste risquait d’être placé en redressement judiciaire. Celui-ci a été décidé par le tribunal lundi 3 juillet.

Illustration - menaces sur le Groupe hospitalier mutualiste

L’hôpital (317 lits) de Vénissieux et l’Ehpad associé La Solidage sont fréquentés par les habitants des communes très populaires du sud de Lyon, un public ouvrier et souvent précaire. D’après l’Insee, c’est l’un des territoires de la métropole de Lyon qui concentre le plus de personnes au-dessous du seuil de pauvreté.

Au mois de mars, les Urgences de nuit (sauf la maternité) avaient fermé par manque de personnel : il manquait six médecins sur treize et cinq infirmiers sur quinze pour que les Urgences puissent fonctionner correctement 24 heures sur 24. Les patients ont donc dû se reporter sur les autres hôpitaux de l’agglomération lyonnaise, en particulier les hôpitaux publics des HCL, où l’attente est longue. Et cette fermeture n’était qu’un premier pas.

Le 16 juin, une réunion publique était organisée, en présence des maires des communes les plus concernées (Vénissieux, Feyzin, Saint-Fons et Corbas) pour créer un comité de défense de l’hôpital.

Le même jour, les élus du personnel étaient informés de la demande de placement en redressement judiciaire, faite au tribunal par l’Union mutualiste de gestion des établissements du Grand Lyon (UMGEGL) qui gère l’établissement, au prétexte d’un déficit trop important. Ce déficit résulte d’un financement insuffisant des établissements privés à but non lucratif, ce qu’avaient dénoncé une soixantaine d’entre eux dans une lettre au gouvernement restée sans réponse. Il s’aggrave d’année en année à cause de l’inflation, en particulier l’augmentation du coût de l’énergie, passé de 540 000 à 5 millions d’euros.

Cette décision, devenue publique seulement le 29 juin, a été préparée depuis des mois, en toute discrétion. C’est un service de proximité de plus qui est menacé, l’État préférant dépenser sans compter pour l’armement plutôt que pour la santé des habitants les plus pauvres et pour les autres services publics utiles à la population.

Les 530 employés des deux établissements, avec leurs syndicats, ont demandé des comptes à l’ARS (l’Agence régionale de santé), qui leur a refusé un rendez-vous, les renvoyant à l’UMGEGL. Un rassemblement de protestation d’une petite centaine de soignants, militants et habitants s’est encore tenu devant l’ARS jeudi 6 juillet, avec des prises de parole de soutien. D’autres maires du secteur se sont joints aux quatre premiers, et il y aura des actions pendant l’été. Le rassemblement s’est terminé en chantant « On lâche rien ! ».

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