Urgences : la crise s’aggrave12/07/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/07/P5-1_Urgences_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C174%2C449%2C426_crop_detail.jpg

Leur société

Urgences : la crise s’aggrave

Comme l’été dernier, le personnel des services d’urgence multiplie les cris d’alarmes. Le gouvernement Macron a promis de « désengorger les services d’urgences » d’ici la fin 2024. Mais les mesures prises, très insuffisantes, risquent même d’aboutir à une nouvelle dégradation de la prise en charge des malades.

Illustration - la crise s’aggrave

Depuis des années, l’activité des services d’urgence augmente. La pénurie médicale empêche de faire face correctement à cette augmentation. Les conditions de soins et de travail sont telles qu’elles éloignent les infirmières et les aides-soignants. Dans de nombreux départements, les services doivent fermer temporairement ou limiter l’accès des patients. Devant cette situation tendue, la dernière idée du gouvernement est de rendre obligatoire l’appel au 15, le numéro du Samu, avant de venir aux Urgences. Les Samu n’ont pas les moyens de faire face à ces appels supplémentaires et les malades voulant venir aux Urgences doivent attendre au téléphone qu’on leur dise, si leur cas n’est pas assez grave, de rentrer chez eux et de voir leur médecin traitant quand ils le pourront.

Dans les Hauts-de-Seine, en région parisienne, sur les sept services d’urgences, deux sont partiellement fermés la nuit ou le week-end, à Suresnes et à Neuilly. Les patients de ces villes sont emmenés dans les autres hôpitaux du département, parfois bien loin de chez eux. Comme tous les services sont débordés, il arrive parfois qu’ils soient refusés dans un service et que l’ambulance doive les amener dans un autre.

Un peu partout, l’attente est de plus en plus insupportable pour les patients. Les soins sont de plus en plus rapides et se terminent souvent avec des consultations ou des examens complémentaires que le malade devra effectuer lui-même en dehors de l’hôpital. Le personnel passe son temps à courir, s’épuise et a le sentiment dans bien des cas que son travail est à la limite de la maltraitance.

Les services d’urgence sont pour beaucoup de malades un des rares moyens d’accéder aux soins. Sous prétexte de combattre leur saturation, la politique du gouvernement consiste à limiter cet accès pour ne plus voir les Urgences débordées en permanence. C’est se moquer ouvertement du fait que les gens soient de plus en plus mal soignés.

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