Syndicats policiers : le profil de l’emploi05/07/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/07/2866.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Syndicats policiers : le profil de l’emploi

« Hordes sauvages » de « nuisibles », « chienlit », « les policiers sont au combat car nous sommes en guerre. Demain nous serons en résistance et le gouvernement devra en prendre conscience » : ce sont les termes du communiqué publié vendredi 30 juin par deux des principaux syndicats de policiers, Alliance et UNSA-Police.

Leur déclaration est d’autant plus choquante que c’est l’exécution de Nahel par un brigadier de police, mardi 27 juin, qui est à l’origine des émeutes. Elle illustre l’état d’esprit qui imprègne une grande partie des forces de répression. Le racisme, la haine des pauvres et des immigrés se développent nécessairement en leur sein, sous la forme d’une mentalité fonctionnelle découlant de leur métier.

Le communiqué rappelle que, pour accepter de jouer ce rôle, les policiers veulent pouvoir compter sur la complicité inconditionnelle de la justice et de l’État, y compris quand l’un des leurs est filmé en train d’abattre froidement un jeune, déchaînant contre eux l’indignation et la colère de la population. Jeudi 29 juin, les syndicats de policiers se sont même dit « atterrés » par le placement en détention du brigadier mis en examen pour homicide volontaire. Une telle décision est effectivement extrêmement rare dans ce genre d’affaires.

Dans leurs premières déclarations du 28 juin, Borne et Macron avaient choisi de prendre leurs distances avec le policier responsable de la mort de Nahel. Le communiqué des syndicats de police du 30 juin est une réaction, une sorte de piqûre de rappel adressée au gouvernement. Depuis, ce dernier n’a eu de cesse de réaffirmer son soutien indéfectible aux policiers, gendarmes et autres troupes armées. De fait, ce n’est pas moins de 45 000 membres des forces de l’ordre qui ont été mobilisés chaque jour depuis le 30 juin.

Le communiqué d’Alliance et d’UNSA-Police, avec un vocabulaire d’extrême droite, s’adresse ainsi à ses maîtres. Ceux qui dirigent la société se voient ainsi rappeler qu’en toutes circonstances ils doivent flatter et soutenir leur meute.

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