SNCF : À Chatillon, contre une menace de sanction05/07/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/07/Chatillon.png.420x236_q85_box-0%2C58%2C800%2C507_crop_detail.png

Dans les entreprises

SNCF : À Chatillon, contre une menace de sanction

Illustration - À Chatillon, contre une menace de sanction

Aux ateliers de maintenance des TGV Atlantique à Châtillon, dans les Hauts-de-Seine, la direction annonça lundi 19 juin la convocation en septembre d’un conseil de discipline contre un militant syndical, gréviste actif lors du récent mouvement contre la démolition des retraites.

Sous prétexte d’un accrochage verbal avec un cadre venu remplacer les grévistes, elle menaçait ce militant d’un dernier avertissement avant licenciement et de deux jours de mise à pied. Mais, le soir même, une assemblée des équipes de nuit de l’atelier de Châtillon-Bas réunit trente-deux présents, refusant cette sanction et décidant d’arrêter le travail sur-le-champ. Elle alla ensuite trouver le cadre d’astreinte, présent sur le site, lui demandant la venue du directeur de l’axe Atlantique. Celui-ci n’ayant pas jugé bon de sortir de son lit, les grévistes s’adressèrent aux équipes de nuit de Châtillon-Haut pour les informer de la situation. Certains s’engageaient à rejoindre la grève la nuit suivante.

Le lendemain matin, le débrayage continua avec les équipes de matinée et de journée, que renforçait l’équipe des remiseurs-dégareurs. Cette fois, une directrice de l’axe venue rencontrer les cinquante cheminots réunis en assemblée générale put constater leur opposition.

De nouveau, les équipes de nuit de Châtillon-Bas débrayèrent avec le soutien, comme promis, des équipes de nuit de Châtillon-Haut. Cette nouvelle assemblée regroupait cette fois plus d’une soixantaine de participants.

Malgré le risque de voir la grève s’étendre et des trains supprimés pour le week-end, la direction s’entêta à maintenir sa décision. Pour tous, il était clair qu’elle voulait faire un exemple afin d’intimider les grévistes et les militants.

Mais finalement, dans la nuit du 21 juin, la direction annula la demande de dernier avertissement en la remplaçant par dix jours de mise à pied. Si la sanction financière est importante, le fait de ne plus avoir l’épée de Damoclès d’un licenciement au-dessus de la tête du collègue a été jugé comme un recul important, d’autant que la direction s’engageait aussi à payer les heures de grève.

Loin de les intimider, la direction a pu constater la solidarité des travailleurs de Châtillon.

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