Madagascar : l'IA et la rapacité des patrons05/07/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/07/Madagascar.png.420x236_q85_box-0%2C41%2C800%2C491_crop_detail.jpg

Dans le monde

Madagascar : l'IA et la rapacité des patrons

De nombreuses petites start-up spécialisées dans l’Intelligence artificielle (IA), basées en France ou ailleurs, ont des prolongements dans la Grande île (Madagascar). Toutes effectuent de la sous-traitance au service des grandes entreprises, en particulier françaises. Par exemple des centres d’appels téléphoniques sollicitent leur compétence.

Illustration - l'IA et la rapacité des patrons

La parodontologie et autres fabricants de prothèses dentaires savent que dans ce pays beaucoup d’intellectuels ont une longue pratique de technologies nécessitant des connaissances de la 3D. Mais voici ce qu’un travailleur intellectuel qui touche un salaire mensuel d'environ 65 euros a réussi à crier face à des journalistes : « On travaille par groupe. On est 40 le matin, 40 l'après-midi et 40 la nuit. Les formateurs passent derrière nous. S'ils trouvent que tu passes trop de temps pour traiter une image simple, ils donnent un avertissement. Si ça arrive une deuxième fois, ils te renvoient directement. Quand on n'a pas terminé, par exemple, les 200 tâches qu'on devait faire dans la journée, on doit continuer, Et cela n'est pas compté comme des heures supplémentaires. »

Toucher des salaires de misère pour des journées et des nuits de travail interminables est le lot de l’immense majorité des travailleurs à Madagascar. Ceux qui osent protester sont virés manu militari par leur employeur et subissent généralement les pires ennuis de la part des autorités. Dans cette société, l’État obéit au doigt et à l’oeil aux patrons.

Quelques techniciens hautement qualifiés ou des ingénieurs réussissent, au prix d’efforts de leur famille ou de leurs proches, à se soustraire à leur condition difficile. L'Île Maurice voisine, par exemple, est demandeuse de main-d’oeuvre très qualifiée. Après un parcours d’obstacles très compliqué, quelques personnes réussissent à y débarquer, laissant femme et enfants à Madagascar. Avec de la chance, ils peuvent espérer y toucher entre 200 et 300 euros par mois.

Les autorités font mine de déplorer la « fuite des cerveaux » ou de mettre cela sur le dos de l’IA. En réalité, avec le patronat et les grandes firmes multinationales, elles sont totalement responsables de la situation catastrophique dans laquelle survivent les classes laborieuses malgaches.

Extrait du Pouvoir aux travailleurs, organe de l'Union africaine des travailleurs communistes internationalistes

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