Hôpital de Lyon-Croix-Rousse : une colère contagieuse05/07/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/07/Lyon_CroixRousse.png.420x236_q85_box-0%2C58%2C800%2C507_crop_detail.png

Dans les entreprises

Hôpital de Lyon-Croix-Rousse : une colère contagieuse

Un mouvement de grève pour des embauches et de meilleures conditions de travail, commencé dans deux services, s’est étendu dans l’hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon, entre le 26 et le 28 juin.

Illustration - une colère contagieuse

Quelques jours plus tôt, les hospitalières de chirurgie digestive, d’­hépato-gastro transplantation hépatique, avaient invité d’autres collègues à se réunir avec elles pour soutenir et élargir leur mouvement.

En assemblée générale, puis lors d’une diffusion de tracts aux entrées le 26 juin, et encore au cours d’un rassemblement organisé l’après-midi, une cinquantaine de travailleurs de divers services ont pu discuter de leurs problèmes. Tous subissent les journées à rallonge à cause des heures supplémentaires, même pas payées, et la hausse de l’activité malgré les fermetures de lits. Aux Hospices civils de Lyon, 630 lits sur 3 800 sont fermés, avant même le début de l’été. Cela impose aux patients de laisser rapidement la place à d’autres, les privant d’une partie des soins dont ils ont besoin.

Les présents ont appelé à une grève inter­services deux jours plus tard, le 28 juin, afin d’exiger des embauches. Les plus mobilisés se sont rendus partout pour s’adresser à leurs collègues, faisant de cette deuxième journée un succès : un nouveau rassemblement a réuni soixante-dix personnes, secrétaires, infirmiers, aides-soignants, ambulanciers, ou brancardiers venus de tout l’hôpital. Alors que la direction ne voulait recevoir qu’une délégation, la majorité des grévistes sont entrés pour se faire entendre. Ils ont pu lui dire de vive voix que le passage en douze heures de travail par jour (avec alternance jour/nuit) ou les fermetures de lits ne sont pas des solutions face à la charge de travail : la hiérarchie en profite ensuite pour revoir à la baisse les effectifs de soignants, et ces fermetures reviennent à fermer peu à peu l’hôpital public.

Comme le ministère de la Santé prétend ne pas pouvoir embaucher en raison du manque de candidatures, les grévistes ont exigé une vraie hausse des salaires de 500 euros par mois, ce qui serait le seul moyen d’embaucher massivement et de faire face à la hausse des prix. Alors que 182 aides-soignants et infirmiers des Hospices civils de Lyon ont rendu leurs blouses en un an, ils ont demandé à la direction ce qu’elle faisait concrètement pour stopper cette hémorragie.

Bien sûr, la direction a débité des mots creux sur sa volonté de « travailler et réfléchir pour améliorer les conditions de travail » sans prendre aucun engagement concret. Les grévistes lui ont rappelé qui travaille réellement à l’hôpital, mais ils l’ont prise au mot, lui laissant tout l’été pour « travailler et réfléchir » à de vraies solutions, appelant à une nouvelle journée de grève le 6 septembre. Un groupe d’hospitaliers va se réunir pour préparer cette échéance au cours de l’été.

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