Courtepaille : les capitalistes font leur blé05/07/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/07/P11-1_Courte_paille_Pantin_2_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Courtepaille : les capitalistes font leur blé

« Nous allons faire du 100 % Courtepaille », a déclaré le directeur général du groupe La Boucherie, suite à la décision du tribunal de commerce lui attribuant ce qui restait de l’enseigne mise en redressement judiciaire. Il y aura 100 % de l’enseigne, certes, mais pas 100 % des travailleurs : 1 500 d’entre eux, sur les 2 039 encore à l’effectif, se retrouvent sur la paille.

Illustration - les capitalistes  font leur blé

Créée en 1961, la chaîne de restaurants a longtemps été la propriété du groupe Accor, un des premiers groupes hôteliers mondiaux avec de nombreuses marques, dont Sofitel, Novotel, Mercure ou encore Ibis et F1. Au groupe Accor ont succédé à partir de 2000 une série de fonds d’investissement dont l’activité essentielle a été d’endetter l’entreprise et de pomper l’argent au profit de holdings financières créées à cet effet.

Le dernier fonds d’investissements en date, en septembre 2020, était TDR Capital, propriétaire également de Buffalo Grill. Celui-ci a joué la ritournelle de la crise Covid et de l’envolée des prix des matières premières pour déclarer l’impossibilité de continuer l’activité.

Juste avant la crise sanitaire, Courtepaille regroupait encore 278 restaurants avec 4 000 salariés. Avec la reprise par le groupe La Boucherie, un peu plus de 80 restaurants restent ouverts. Sur les 216 que comptait encore l’enseigne, 129 ferment. Tous leurs travailleurs sont licenciés, seuls 500 environ sont repris.

Pourtant, le capitaliste qui se débarrasse de Courtepaille est loin d’être lui-même en situation difficile. Il vient de signer un contrat avec la chaîne de fast-food américaine Popeyes pour développer le concept en exclusivité en France. Celui qui reprend Courtepaille et qui exploite trois chaînes de restaurants, dont l’une rachetée en 2019 au groupe Intermarché, choisit les emplacements qui l’intéressent et laisse 1 500 travailleurs au chômage.

Qu’ils vendent ou qu’ils achètent, les capitalistes se moquent du sort des employés comme de leur première nappe de restaurant. Quand les travailleurs présenteront la facture, les capitalistes devront payer.

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