Clinique Bordeaux Nord : grève pour les salaires05/07/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/07/P13-1_Clinique_Bordeaux_Nord_le_26_juin_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Clinique Bordeaux Nord : grève pour les salaires

À l’occasion des négociations annuelles obligatoires, la grève a démarré lundi 26 juin à la clinique Bordeaux Nord, un gros établissement de soins privé regroupant 1 100 salariés. Elle a duré une semaine.

Illustration - grève pour les salaires

Dans les réunions avec les syndicats, la direction proposait 0 % sur les salaires, se contentant d’une obole sous la forme d’une prime annuelle de 800 euros, dite de « partage de la valeur », assortie d’une clause de présentéisme. Dans une période où les prix des produits alimentaires augmentent de 14 % par an, cette véritable provocation n’est pas restée sans réaction. Démarrée à l’initiative de la CGT, la grève a mobilisé pendant une semaine près d’une centaine de travailleurs de divers services de la clinique. Le service des Urgences en particulier a été presque totalement paralysé. Un démenti aux patrons de la clinique, qui aimeraient bien faire croire que, dans le secteur privé, tout se passe sans accroc, alors que les problèmes sont exactement les mêmes qu’à l’hôpital public.

Les grévistes ont revendiqué 300 euros d’augmentation de salaire. Le groupe privé dont dépend la clinique réalise des millions d’euros de bénéfice et profite des largesses de l’État, ce qui lui permet de s’agrandir à Bordeaux, et de racheter des cliniques à Périgueux, Pau et Cognac. Ce n’est donc pas l’argent qui lui manque !

La grève a été active et enthousiaste. Des collectes ont été organisées sur les boulevards et les places autour de la clinique. Des assemblées générales ont eu lieu tous les jours sous les fenêtres de la direction.

Les pressions contre les grévistes ont été nombreuses. Avant même le commencement de la grève, la direction avait fait courir le bruit que, si elle se déclarait, la prime de partage de la valeur sauterait. D’autre part, la direction a usé et abusé des réquisitions. On a même vu à plusieurs reprises un membre de la direction, flanqué d’un huissier, s’offrir le ridicule de courir dans la rue derrière des salariés afin de leur remettre leur réquisition en mains propres… en pure perte, la plupart du temps, car ils s’étaient volatilisés.

Au final, la direction n’a rien lâché sur les salaires, se bornant à aménager la prime de façon que davantage de salariés y aient droit. Mais la grève a marqué un réveil de la combativité et une solidarité entre services et entre différentes catégories de personnel de santé, habituellement très cloisonnés et elle a laissé des ferments prometteurs pour l’avenir.

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