Budget militaire : la valse des milliards05/07/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/07/2866.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Budget militaire : la valse des milliards

Alors que le gouvernement avait déjà fait voter une loi de programmation militaire pour les années 2024-2030 qualifiée d’historique, un budget de 413 milliards, en augmentation de plus de 30 %, les sénateurs ont décidé de ne pas jouer les avares avec les marchands d’armes et d’y rajouter quelques milliards.

Après plusieurs jours de surenchère, les sénateurs ont augmenté les dépenses en cybersécurité et en renseignement par une belle majorité de 314 voix contre les 17 du PCF, qui ne refuse pas la hausse du budget militaire, mais seulement ses modalités. Ils ont aussi augmenté de 495 le nombre de blindés achetés à Nexter, de 10 le nombre de patrouilleurs que fournira NavalGroup, et de deux le nombre d’avions gros porteurs A400M produits par Airbus. Les sénateurs et le ministère des Armées s’empaillent sur le montant de l’addition, car il faut ajouter au coût du matériel celui de son entretien, de la formation des soldats qui vont l’utiliser, et du carburant pour les faire avancer. N’en jetez plus… Mais si ! Le Sénat a aussi voté l’objectif de porter la part du budget des armées à 2 % du PIB dès 2025, en expliquant que la guerre est aux portes de l’Europe.

Le gouvernement a protesté sur l’augmentation des dépenses que le Sénat a votée, et qui selon lui ne serait pas financée. Il aurait aussi paraît-il préféré que la part de 2 % du PIB pour l’armée ne s’applique qu’à partir de 2028.

Quand il s’agissait d’imposer la réforme des retraites, le gouvernement a sorti un article de loi qualifiant d’inconstitutionnelle l’augmentation des dépenses non financées. Là, il va négocier avec les députés et les sénateurs pour faire mine de réduire la facture. Même si l’addition sera finalement quelque peu revue à la baisse, on peut être sûr que les marchands de canons seront bien servis et qu’ils feront payer l’addition à la population, d’une manière ou d’une autre.

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