Nanterre : la police tue28/06/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/une.jpg.445x577_q85_box-3%2C0%2C665%2C858_crop_detail.jpg

Leur société

Nanterre : la police tue

Mardi 27 juin au matin, Nahel, un jeune de 17 ans d’une cité de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, a été tué d’une balle en plein cœur par un policier.

L’administration a commencé par prétendre que le policier était menacé par un conducteur qui refusait d’obtempérer. Mais la vidéo, prise par une passante et diffusée sur les réseaux sociaux, montre clairement qu’il s’agit d’un assassinat. La voiture était arrêtée, ni le conducteur ni les passagers ne menaçaient qui que ce soit, le pistolet était braqué, un seul tir a suffi.

La diffusion des images a eu deux conséquences immédiates. D’une part les jeunes des quartiers environnants ont exprimé leur émotion et leur légitime colère en affrontant la police dans la nuit du 27 au 28 juin. D’autre part, le ministre de l’Intérieur, Darmanin, qui soutient habituellement les policiers quelles que soient les circonstances, s’est senti obligé de dire que « les images sont extrêmement choquantes ». En vertu de quoi le policier a été mis en garde à vue… ainsi que, mercredi matin, 31 jeunes manifestants.

En 2022, treize personnes ont été tuées par des policiers au prétexte de « refus d’obtempérer ». Le 14 juin encore, un jeune ouvrier d’origine guinéenne est mort entre les mains de la police alors qu’il se rendait à son travail, à Angoulême. On ne peut que constater l’acharnement des forces de répression contre les jeunes des quartiers populaires, particulièrement s’ils sont visiblement d’origine étrangère. Il ne s’agit ni d’un hasard, ni d’une erreur. La police et tout l’appareil d’État sont dressés pour encadrer, réprimer, terroriser au besoin les plus pauvres afin que perdure ce monde d’exploitation et d’injustice. Ce sale travail ne peut être exercé que salement et les prétendues bavures comme le racisme endémique de la police en sont les conséquences. De plus, dans un contexte de crise sociale et de faiblesse politique du gouvernement, le pouvoir a tendance à lui laisser libre cours. C’est ce qu’a fait Valls, par sa loi de 2017 sur le refus d’obtempérer, et que poursuit aujourd’hui Darmanin, de Mayotte à Sainte-Soline. C’est ce qui multiplie actuellement les exactions policières allant jusqu’aux violences mortelles.

Cela engendre et engendrera obligatoirement la révolte des jeunes qui sont particulièrement visés. Au-delà des exécutants que sont les policiers et leur ministre, il faudra qu’elle sache aussi s’en prendre aux donneurs d’ordre, à savoir la classe possédante.

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