Motherson Rougegoutte–Belfort : en grève28/06/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/06/P14-1_2_Rougegoutte_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C26%2C598%2C363_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Motherson Rougegoutte–Belfort : en grève

Lundi 26 juin, les ouvriers embauchés des deux sites Motherson de Rougegoutte, sur le Territoire de Belfort, se sont mis en grève dans la matinée, rejoints par les équipes d’après-midi et du soir.

Illustration - en grève

Motherson est sous-traitant de l’automobile, fabricant de panneaux de portes et tableaux de bord, surtout pour Stellantis à Sochaux.

Les ouvriers attendaient une prime d’intéressement importante. Mais selon la direction du groupe, tous les critères n’étaient pas réunis. Pour les travailleurs, c’est apparu comme une provocation : « Le groupe n’a jamais d’argent pour nous, il manque toujours quelque chose dans leurs critères ». Lundi matin, le directeur a annoncé une prime de 100 euros brut. Pour bien des travailleurs, c’était inacceptable et il fallait le montrer. Soutenus par les syndicats CGT et FO, ils ont cessé le travail, se rassemblant devant l’une des deux usines. Le directeur est venu s’expliquer devant les grévistes : « Ce n’est vraiment pas le moment de faire grève. [...] Ça va mettre à l’arrêt Stellantis. [...] Vous et nous sommes en difficulté. réfléchissez. » Pour les grévistes, c’était tout réfléchi, il fallait une vraie prime, 2 000, 3 000 et même 4 000 euros. Certains demandaient le paiement des jours de grève.

La colère est d’autant plus grande que ces derniers mois, la direction a donné un lapin en chocolat à Pâques, un sac isotherme ou encore une brioche selon les ateliers. Le comble, ce sont des pizzas présentées comme offertes mais finalement avec un retrait sur la prime de panier du mois ! Pour les travailleurs, ce sont des mesquineries qui s’accumulent alors que les salaires sont insuffisants et que les cadences augmentent.

Depuis 2020, l’usine vit, comme l’ensemble du secteur automobile, au rythme des jours de chômage partiel, avec des semaines plus longues ensuite pour rattraper les retards. Depuis un an, quatre samedis sont obligatoirement travaillés et souvent, quand ils sont récupérés, une heure de salaire est perdue. Les travailleurs voient qu’il y a, en revanche, de l’argent pour racheter d’autres usines et pour faire des aménagements dans les ateliers.

La grève est très massivement suivie par les embauchés et l’usine fonctionne au ralenti. Mardi soir, dans l’équipe de nuit, des intérimaires ne sont pas venus travailler. En raison du manque de pièces, l’usine Stellantis de Sochaux était à l’arrêt pour l’équipe du matin.

Quand les travailleurs s’arrêtent, on en voit tout de suite les conséquences.

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