Enseignants : cela ne pacte pas !28/06/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/06/P6-1_Manif_ecole_13_janvier_2022_C_LO_0.jpg.420x236_q85_box-0%2C166%2C477%2C434_crop_detail.jpg

Leur société

Enseignants : cela ne pacte pas !

Depuis que Macron et son ministre de l’Éducation ont annoncé de quelle manière ils comptent augmenter les salaires des enseignants, des discussions ont lieu dans les lycées, collèges et écoles.

Illustration - cela ne pacte pas !

Les enseignants doivent décider de signer en fin d’année un pacte qui s’est un peu précisé semaine après semaine pour les directions comme pour le personnel. Ce pacte peut être résumé par la formule « travailler plus pour gagner plus ». Le ministère voudrait régler un certain nombre de problèmes sans embaucher et satisfaire une minorité d’enseignants au détriment de la majorité. Ainsi, un certain nombre de possibilités de faire plus d’heures de travail existant déjà, comme le remplacement d’absences d’enseignants de courte durée, l’aide aux devoirs, des missions de suivi d’élève, de tutorat, de mise en place de projet. Mais désormais, elles seront inscrites à l’avance. Ceux qui accepteront bénéficieront d’une rémunération annuelle supplémentaire au maximum de 7 500 euros.

Certains professeurs prenaient déjà en charge des heures libérées par leurs collègues absents pour réussir à tenir le programme ou pour pallier le fait que l’administration laissait des élèves sans enseignant pendant des mois. Ils le faisaient ponctuellement, pour leur porte-monnaie mais aussi en fonction de l’intérêt des élèves. L’aide aux devoirs, elle, se fait sur la base du volontariat des enseignants mais aussi des élèves. Et certaines de ces missions étaient remplies plus ou moins bénévolement sur la base de l’engagement du personnel sur une classe, en fonction des besoins.

Cette transformation à la sauce ministérielle inquiète. Cet engagement tacitement reconductible d’année en année risque de ne pas tenir compte des réalités du terrain, des emplois du temps et autres contraintes. De plus, chacun se demande comment évoluera l’ambiance dans des établissements scolaires entre ceux qui auront des rémunérations en hausse du fait de ces missions, alors que d’autres ne pourront plus du tout y participer. L’inquiétude porte aussi sur l’écart prévisible qui en résultera entre les rémunérations des femmes et celles des hommes.

Le gouvernement a déjà dû modifier son projet dans les lycées professionnels pour avoir une chance de trouver des enseignants prêts à le suivre car, pour le moment, dans un grand nombre d’établissements, ils ne se sont pas précipités pour adhérer au pacte. Et c’est tant mieux.

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