Diabète : maladie de la pauvreté28/06/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/une.jpg.445x577_q85_box-3%2C0%2C665%2C858_crop_detail.jpg

Dans le monde

Diabète : maladie de la pauvreté

Après la publication de son étude dans la revue scientifique The Lancet, un scientifique a dénoncé l’inaction face à l’explosion des cas de diabète qui « mettrait en péril la santé des générations actuelles et futures ».

En 2021, 529 millions de personnes souffraient du diabète. La fréquence de cette maladie a déjà doublé en trente ans et, si rien ne change, elle devrait tripler d’ici à 2050, pour toucher plus de 1,3 milliard d’êtres humains.

Il existe des prédispositions génétiques au diabète de type 2, la forme la plus fréquente (96 % des cas), mais les racines de cette maladie sont avant tout sociales, liées notamment à la qualité de la nourriture. Une alimentation trop riche en viande et surtout trop sucrée, comportant peu de légumes et de fruits, constitue le principal facteur de risque, conjointement à la consommation de tabac et d’alcool ou au manque d’activité physique.

Le diabète se nourrit de l’approfondissement des inégalités et des choix de production de l’industrie agroalimentaire, qui sélectionne ses ingrédients en fonction de leur coût, sans égard pour la santé des consommateurs.

Dans les pays riches, les plus pauvres sont ainsi les plus touchés. En France, une étude récente du ministère de la Santé indiquait que le diabète est la maladie chronique la plus fortement corrélée au niveau de vie, le risque de tomber malade étant près de trois fois plus fort chez les 10 % les plus pauvres que chez les 10 % les plus aisés. La proportion de diabétiques est trois fois plus élevée que la moyenne nationale à la Réunion, deux fois plus élevée en Guadeloupe et en Martinique.

Le diabète risque de devenir un véritable fléau dans les pays pauvres car le manque d’accès aux traitements tels que l’insuline peut entraîner la cécité ou la mort alors que, pris en charge suffisamment tôt, le diabète est considéré comme « réversible ». Les chercheurs appellent donc à développer partout la prévention et les services de santé, à donner aux milliards d’êtres humains menacés un accès à des conditions de vie et une alimentation saines.

Pour cela il faudra d’abord débarrasser la société d’un autre fléau : le capitalisme et sa logique de profit à tout prix.

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