Collèges : des annonces sans suite28/06/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/une.jpg.445x577_q85_box-3%2C0%2C665%2C858_crop_detail.jpg

Leur société

Collèges : des annonces sans suite

Lundi 26 juin, au cours de sa visite à Marseille, Macron s’est mis en scène dans un « moment d’échange » avec des habitants de la Busserine, dans les quartiers Nord. À propos de l’éducation, il s’est livré à un exercice qu’il maîtrise bien : promettre un peu, mentir beaucoup.

« Dans vos quartiers, on va faire le collège de 8 heures à 18 heures, c’est-à-dire que vos enfants seront pris en charge pédagogiquement, de 8 heures à 18 heures », a dit le président, assurant même que, d’ici la fin de son quinquennat, cela s’appliquerait dans tous les collèges du Réseau d’éducation prioritaire (REP). Difficile de ne pas s’agacer devant un Macron vantant les mérites d’un élargissement de l’accueil pédagogique, alors que les cours eux-mêmes ne peuvent être assurés en cas d’absence des enseignants faute de remplaçants !

Que les enfants des quartiers les plus défavorisés aient accès au collège en dehors des heures de classe est évidemment une bonne chose. Cela existe d’ailleurs déjà dans bon nombre d’établissements, où des dispositifs d’aide aux devoirs permettent aux élèves de les faire dans de bonnes conditions, avec l’aide d’adultes. Mais le problème du personnel des collèges, et des lieux d’éducation en général, n’est pas de manquer d’idées sur ce qu’il faudrait faire, ni de bonne volonté ou d’enthousiasme pour l’appliquer. C’est, encore et toujours, de manquer de moyens, humains et matériel, pour les mettre en œuvre.

Les réseaux d’éducation prioritaire ont eu droit à d’autres réformes, dont la plus médiatisée par le gouvernement était le dédoublement des effectifs des CP, puis des CE1. Cette mesure, effectivement indispensable au moment de l’apprentissage des bases de la lecture et de l’écriture, s’est faite à moyens quasi constants et a donc abouti à surcharger d’autres classes et à supprimer les postes d’enseignants remplaçants.

Aux enfants des quartiers pauvres et à leurs parents, Macron n’a que du vent à proposer : une autre forme de son mépris social.

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