Autoliv – Vienne : les actionnaires jamais rassasiés28/06/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/une.jpg.445x577_q85_box-3%2C0%2C665%2C858_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Autoliv – Vienne : les actionnaires jamais rassasiés

Autoliv, une multinationale américano-suédoise qui produit des ceintures de sécurité, des airbags et des volants, a récemment annoncé un plan de 8 000 suppressions de postes – soit 11 % des effectifs – à mettre en œuvre d’ici 2025.

Pour la direction du groupe, ce plan, qui doit toucher principalement l’Europe, avec à la clé des fermetures de sites, a pour objectif d’améliorer les bénéfices qui seraient mis à mal du fait de l’augmentation du coût des matières premières non répercutée sur les prix de vente aux donneurs d’ordre, les constructeurs automobiles. Pour maintenir leur part du gâteau, les actionnaires décident donc de s’attaquer aux travailleurs.

Arguant d’une diminution des bénéfices pour le premier trimestre 2023, 74 millions de dollars contre 83 l’an passé, le PDG du groupe a annoncé dans un communiqué cette attaque et sa volonté de renégocier les prix de vente auprès des constructeurs automobiles. Ces déclarations ont fait bondir le cours de l’action à la Bourse, avec la perspective de profits et de dividendes en hausse alléchant les spéculateurs de tout poil.

En 2022, les 425 millions de dollars de bénéfices ont été captés à 80 % par les actionnaires en dividendes et rachats d’actions et, sur ces seules dernières années, des milliards ont gonflé les profits du groupe. De l’argent, il y en a de toute évidence pour maintenir les emplois et augmenter les salaires.

L’usine, située à Chiré-en-Montreuil, près de Poitiers, a déjà connu régulièrement des suppressions de postes et les deux derniers plans, qui remontent à 2015 et 2019, ont ramené les effectifs de 600 à moins de 300 actuellement. Des productions sont parties en Tunisie, des machines en Roumanie. Si le détail du plan n’est pas connu à ce jour pour le site poitevin, l’inquiétude règne dans les ateliers. Les travailleurs auront à se mobiliser pour contrarier le plan des licencieurs et défendre leur gagne-pain.

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