Santé : nouvelles attaques du gouvernement21/06/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/06/P10-2_Arrets_maladie_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C173%2C450%2C427_crop_detail.jpg

Leur société

Santé : nouvelles attaques du gouvernement

Lors des Assises des finances publiques, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé de nouvelles attaques contre le système de santé. Il a cité les médicaments et les arrêts maladie sur lesquels faire 10 milliards d’économies par an d’ici 2027.

Illustration - nouvelles attaques du gouvernement

Le ministre va donc procéder à de nouveaux déremboursements de médicaments, ne faisant que poursuivre une politique menée depuis des années par tous les gouvernements de droite comme de gauche. Par exemple, depuis 2008, 50 centimes d’euros par boîte de médicament sont à la charge du patient dans une limite de 50 euros par an. Au final, le reste à charge pour les patients sera encore plus important et la tendance actuelle de millions de malades à renoncer à des soins et à des médicaments s’aggravera.

Contre les arrêts maladie, Bruno Le Maire affirme : « 8,8 millions ont été prescrits, en 2022, contre 6,4 millions dix ans plus tôt. » La CNAM (Caisse nationale d’assurance maladie) lui a immédiatement emboîté le pas en parlant d’arrêts de complaisance. Elle a ciblé plus de 6 000 médecins (13 % des médecins généralistes) jugés « gros prescripteurs d’arrêts maladie » et a envoyé un courrier à 1 000 d’entre eux, qui ordonneraient deux à quatre fois plus d’arrêts que leurs collègues. Elle leur demande de diminuer de 15 % le nombre d’arrêts de travail, sous peine de pénalités financières allant jusqu’à 9 000 euros, et sans rire la CNAM va leur proposer des entretiens pour les aider à modifier leurs habitudes de prescription…

Cela fait déjà longtemps que les arrêts maladie dits de complaisance sont visés par le gouvernement. En 2022, il avait voulu refuser les arrêts maladie prescrits par téléconsultation par un médecin autre que le médecin traitant, en vain d’ailleurs, car le Conseil constitutionnel avait invalidé cette mesure.

Accuser les médecins qui prescriraient trop, les menacer de sanction ou vouloir faire payer encore plus aux malades la prise en charge de leurs médicaments, ce n’est sûrement pas nouveau, mais cela reste parfaitement scandaleux. Il faut vraiment avoir le cynisme d’un Bruno Le Maire pour oser affirmer que « c’est pour continuer à protéger les plus fragiles », car bien évidemment ce sont ceux-là qui vont subir le plus les conséquences de ces mesures qui rendent encore plus difficile l’accès aux soins.

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