Programmation militaire : l’avenir qu’ils nous préparent21/06/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/2864.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Programmation militaire : l’avenir qu’ils nous préparent

Le 7 juin, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture le projet de loi relatif à la programmation militaire pour les années 2024 à 2030.

Tant sur les plans industriel, militaire, financier que juridique, ce texte entend répondre à ce qu’il appelle « les menaces prévisibles à l’horizon 2035-2040, notamment – mais pas exclusivement – à la lumière du conflit en Ukraine ».

Outre l’explosion des moyens pour le budget militaire – sur 2024-2030, 413 milliards d’euros lui seront sacrifiés –, l’armée recrute. Si les hôpitaux et les écoles manquent d’effectifs, ceux de la Défense vont progresser de 6 400 emplois d’ici 2030, pour atteindre 270 000 équivalents temps plein. Le nombre de réservistes opérationnels de l’armée, actuellement de 40 000, va lui être porté à 80 000 en 2030 et 105 000 au plus tard en 2035, « pour atteindre l’objectif, y compris en outre-mer, d’un militaire de réserve pour deux militaires d’active ».

Une « réserve opérationnelle industrielle » sera créée, mettant environ 2 000 personnes à disposition des industries pour faire face à un conflit de haute intensité.

Plusieurs chapitres de la loi sont consacrés aux « réquisitions pour les besoins de la défense et de la sécurité nationale ». Ainsi est prévue « la réquisition de toute personne, physique ou morale, et de tous les biens et les services nécessaires » par un simple décret en Conseil des ministres ou du Premier ministre. Cela concerne « toute personne physique présente sur le territoire national », quelle que soit sa nationalité, ainsi que « toute personne physique de nationalité française ne résidant pas sur le territoire national ». La peine encourue en cas de refus est un emprisonnement de cinq ans et une amende de 500 000 euros.

Il n’est pas de guerre possible sans embrigadement de la population, et de la jeunesse en particulier, promise au funeste destin de chair à canon. Le rapport annexé au projet de loi prévoit « le renforcement du lien nation-armées », jugé indispensable à la « cohésion nationale », par une panoplie de dispositifs : « Service national universel, service militaire adapté, service militaire volontaire, organisation du tissu industriel, lien avec les collectivités territoriales et les établissements scolaires, participation accrue aux cérémonies patriotiques », etc.

Tous ces dispositifs existent déjà. Il s’agit en fait d’un rappel qui montre que l’État se prépare sérieusement à une situation de guerre et à la mise au pas de la population, avec ou sans consentement, comme elle prévoit le passage à ce qu’elle appelle d’ores et déjà une « économie de guerre ».

Le capitalisme se montre prêt à organiser une nouvelle fois la marche à la barbarie, après les deux premières guerres mondiales et les innombrables guerres menées dans les pays pauvres. La seule réponse est de préparer le renversement de cette organisation sociale anachronique, assoiffée de sang et de profits, en refusant toute union sacrée avec les gouvernants.

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