Péronne : la maternité menacée21/06/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/06/P12-3_Manifestation_a_Peronne_C_Lou_Momege_Radio_France.jpg.420x236_q85_box-0%2C2%2C800%2C451_crop_detail.jpg

Leur société

Péronne : la maternité menacée

Samedi 10 juin, une manifestation de six cents personnes a eu lieu à Péronne, petite ville de moins de 10 000 habitants de la Somme.

Illustration - la maternité menacée

L’intersyndicale de l’hôpital avait appelé à ce rassemblement contre la fermeture pour le mois de juin de la maternité de la ville.

Des commerçants aussi étaient présents, qui avaient baissé le rideau et les soignants ont chanté qu’ils voulaient « soigner encore ». Quant aux élus locaux, ils ont interpellé le ministre en y allant de leurs larmes de crocodile : ceux dont les partis sont au gouvernement, comme ceux qui y ont été, ont pourtant tous contribué à la destruction progressive, méthodique, de l’hôpital public, à l’épuisement de son personnel. Puisque la politique depuis plus quarante ans consiste à diminuer l’offre de soins pour faire des économies sur la santé !

La menace sur la maternité se traduit de manière sournoise. Le 25 mai, une cinquantaine de femmes susceptibles d’accoucher en juin à la maternité de Péronne ont été prévenues que celle-ci allait fermer en juin et qu’elles devaient se débrouiller pour en trouver une autre ailleurs ! Elles devaient demander à celles d’Arras, Cambrai, Amiens, Chauny, Saint-Quentin ou même Valenciennes, de les accueillir, soit 30 à 45 minutes plus loin que celle de Péronne. Il s’était passé la même chose l’an dernier. Il manquait alors un pédiatre et cette fois, c’est un anesthésiste qui manque. Pour en finir avec ces structures, il n’y a pas mieux que de laisser la situation pourrir en les empêchant d’avoir les soignants nécessaires.

Les experts y vont de leurs arguments, variables selon les objectifs d’économie : dans les années 2010, ils avaient annoncé un « seuil de sécurité » de 300 accouchements annuels en dessous duquel la fermeture d’une maternité était recommandée. Or en mars dernier, un rapport de la Société française de médecine périnatale (SFMP) l’évaluait à… 1 000 accouchements par an, ce qui ce qui entraînerait la fermeture de 111 maternités ! Avec ses 325 accouchements en 2022, la maternité de Péronne en fait partie.

La population n’en est pas à sa première mobilisation. Il est à souhaiter qu’elle s’exprime encore pour refuser ces reculs inacceptables.

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