Autorité de la concurrence : mise en garde ou farce ?21/06/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/2864.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Autorité de la concurrence : mise en garde ou farce ?

Benoît Cœuré, président de l’Autorité de la concurrence, a émis une mise en garde contre les entreprises qui profiteraient du contexte inflationniste pour gonfler leurs profits.

Dans le même temps, Cœuré expliquait que l’inflation vient, pour les deux tiers, des entreprises qui « augmentent leurs prix au-delà de leurs coûts ». En clair, ces entreprises profitent de la hausse des prix pour en rajouter, afin de faire croître leurs profits. Alors, pour sembler combattre cette évolution, Benoît Cœuré dit chercher à s’en prendre à celles qui s’entendent sur les prix.

Mais, dans la réalité du monde capitaliste, toutes les entreprises cherchent à profiter des situations pour accroître leurs profits. C’est même leur raison d’être, le moteur interne du système. Les entreprises en position de monopole ou quasi-monopole non seulement répercutent l’augmentation du prix des matières premières sur les prix de vente, mais elles en profitent pour augmenter les prix car elles ont la latitude pour le faire, étant moins soumises à la concurrence. Éventuellement, elles s’entendent entre elles pour monter les prix ou raréfier la production. Et, finalement, ce sont les profits qui créent l’inflation.

Devant cette loi inhérente au capitalisme, dans laquelle la concentration des marchés et le pouvoir des monopoles contribuent à fabriquer la vie chère, Benoît Cœuré assure, avec aplomb, que l’Autorité de la concurrence « a les instruments pour sanctionner même sévèrement ». L’année dernière, 468 millions d’euros d’amendes ont été infligées, déclare-t-il. Mais les comportements des capitalistes ont-ils changé pour autant ? Il n’y a qu’à faire les courses au supermarché ou regarder le montant des factures pour constater l’inefficacité de ces mesures.

Cette institution, présentée comme défendant les intérêts des consommateurs, est aux ordres du gouvernement et ne sert en fait qu’à tenter d’arbitrer les différends entre capitalistes.

Ceux-ci font la pluie et le beau temps et les froncements de sourcils de Benoît Cœuré ne leur font certainement pas peur.

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