Vinci, Eiffage, Abertis : détrousseurs de grand chemin14/06/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/2863.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Vinci, Eiffage, Abertis : détrousseurs de grand chemin

Le 7 juin, Clément Beaune, ministre délégué aux Transports, avait demandé aux sociétés autoroutières, notamment Vinci, Eiffage et Abertis qui exploitent à elles trois la quasi-totalité des autoroutes françaises, de proposer une ristourne, « dans une période difficile d’inflation, de difficultés sur le pouvoir d’achat ».

Beaune suggérait aux sociétés d’autoroutes de faire un geste au moins comparable à celui fait l’été 2022, à savoir une réduction de 10 % pour les détenteurs d’un badge de télépéage payant en chèques-vacances. Depuis, c’est à qui dira mieux. Sanef annonce 50 % de réduction à ses clients abonnés au télépéage pour les deux mois de juillet et d’août, quand Eiffage avait annoncé 25 % et Vinci 20 %.

Ces mesures n’écorneront sûrement pas beaucoup les profits pharamineux des sociétés d’autoroutes, car on estime à cinq millions seulement le nombre de ­bénéficiaires de chèques-­vacances, comparés aux millions d’usagers français et européens qui empruntent les autoroutes françaises. Tous les autres continueront à payer plein pot.

Mais les sociétés d’autoroutes ne se remplissent pas les poches seulement les deux mois d’été. Depuis la privatisation en 2006, toute une série de rapports ont dénoncé le fait que les gérants d’autoroutes ont engrangé des bénéfices encore bien supérieurs à ce qui était attendu. Un rapport rendu public en mars 2022 a même chiffré ces surprofits à un total de près de 20 milliards d’euros, volés dans les poches des usagers à chaque passage au péage, avec ou sans badge !

Le rapport préconise une baisse de 60 % des péages et Bruno Le Maire avait évoqué la possibilité de réduire la durée des concessions au privé. Évidemment, rien n’a été fait, même si Clément Beaune a déclaré : « Je ne suis pas le ministre des sociétés d’autoroutes, je suis ministre de tous les Français qui partent en vacances et qui circulent en voiture. » Si les concessionnaires d’autoroutes se payent de péages, les ministres se payent de mots !

Partager