Ultra-riches : au nom du fisc et du Saint-profit14/06/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/2863.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ultra-riches : au nom du fisc et du Saint-profit

Une étude de l’Institut des politiques publiques (IPP) publiée le 6 mai révèle non seulement que, plus on est riche, moins on est imposé en France, ce qui est une évidence, mais dans quelles proportions les plus fortunés bénéficient de ce privilège.

Si 37 800 foyers ayant un revenu annuel supérieur à 627 000 euros sont imposés à un taux de 46 %, ils ne représentent que 0,1 % des contribuables. Et plus on grimpe sur l’échelle des revenus, plus le taux d’imposition diminue jusqu’à descendre à 2 % pour les 378 foyers fiscaux les plus riches.

Par quel tour de passe-passe l’État fait-il ces cadeaux royaux à ceux qui croulent déjà sous l’argent ? Tout simplement parce qu’ils bénéficient du régime de l’impôt sur les bénéfices des sociétés, qui permet de déduire nombre de charges de celles-ci. De plus, l’étude publiée le 6 mai s’appuie sur des chiffres de 2016 et depuis, grâce à la générosité gouvernementale, le taux d’imposition sur les sociétés est passé de 33 à 25 %, l’impôt sur la fortune (ISF) a été transformé en impôt sur la fortune immobilière (IFI), encore moins contraignant, etc. D’autre part, le nombre de super-milliardaires faisant de super-bénéfices a gonflé depuis cette date.

Un petit calcul effectué par les auteurs de cette étude conclut que, si le barème des impôts personnels était appliqué à ces gens-là, leur taux d’imposition moyen passerait de 26 à 59 %. Et encore, il leur resterait toujours ces millions qu’ils n’auront pas gagné par leur travail, mais par celui de leurs salariés.

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