Psychodon : la santé mentale dans l’impasse14/06/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/2863.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Psychodon : la santé mentale dans l’impasse

La cinquième édition du Psychodon s’est déroulée le 11 juin à l’Olympia. À l’image du Téléthon ou du Sidaction, l’objectif de cette soirée caritative est de récolter des dons pour la recherche, la prévention en psychiatrie et le bien-être des patients.

En effet, la psychiatrie est parmi les spécialités médicales les moins bien financées. Les conséquences de décennies de sous-financement sont des lits d’hospitalisation qui ferment, des médecins psychiatres qui manquent, des bâtiments hospitaliers vétustes, des soignants en nombre insuffisant, des mois d’attente pour des consultations, des renoncements aux soins, des patients à la rue ou en prison, etc.

Les troubles psychiques sont en hausse et touchent un cinquième de la population, elle-même en augmentation. Mais, faute de spécialistes, des enfants atteints de tels troubles ne sont pas correctement détectés par le système scolaire, pas bien traités non plus car la pédopsychiatrie est en déliquescence.

Dans les structures de traitement des patients, le personnel manque, comme dans les Ehpad. Moins d’encadrement entraîne moins de sorties, moins d’ateliers thérapeutiques, plus d’enfermement. Dans bien des services de psychiatrie, on est en permanence à la limite d’une maltraitance systémique, au grand désespoir des soignants qui se dévouent pour leurs patients.

Deux ans après les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie réunies par le gouvernement en réponse à l’augmentation des troubles induits par la pandémie et les confinements, la situation est encore pire. Ce n’est pas de discours compassionnels qu’ont besoin les patients et les soignants, mais bien d’un changement total de la politique de santé.

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