Matières premières : au bonheur des spéculateurs14/06/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/2863.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Matières premières : au bonheur des spéculateurs

Depuis des mois, les cours mondiaux des matières premières ont fortement baissé. Mais les spéculateurs n’en continuent pas moins d’empocher le pactole.

Le cours mondial du gaz a en effet chuté de près de 60 % en six mois et celui du pétrole de 40 % en un an. En mai, la tonne de blé se négociait 30 à 50 % moins cher qu’un an auparavant et le maïs avait baissé de 20 % en six mois. Même les prix mondiaux de l’huile de tournesol et de colza ont été divisé par deux en un an.

Mais les capitalistes de la finance sont capables de tirer leur épingle du jeu, que les cours montent ou bien qu’ils baissent. Depuis 2021, les ABCD (ADM, Bunge, ­Cargill et Louis-Dreyfus), quatre géants qui contrôlent 70 à 90 % du commerce mondial de céréales, enchaînent les records de bénéfices : 6,68 milliards de dollars pour Cargill (+35 %) ou encore 4,34 milliards de dollars pour ADM (+60 %) en 2022. Trafigura, firme spécialisée dans le trading de pétrole et de métaux, a accumulé 5,5 milliards de dollars de profit en six mois et s’apprête à verser en moyenne 2,7 millions de dollars à chacun de ses 1 100 actionnaires.

Des financiers scrutent les pénuries qui peuvent permettre de faire monter les cours et de spéculer avec profit. Le jus d’orange (70 % de hausse en un an) serait ainsi devenu la nouvelle coqueluche des traders, après qu’un ouragan s’est abattu sur la Floride cet automne. D’autres prophétisent un krach du blé pour cause de surproduction, tandis que leurs comparses scrutent les satellites météo pour être les premiers à deviner la prochaine catastrophe qui détruira les récoltes.

Les observations par satellite devraient aider à planifier l’alimentation de l’humanité plutôt qu’à rendre la nourriture inaccessible à une partie d’entre elle. Pour sortir cette société de la folie, la seule solution c’est l’expropriation de ces grands capitalistes.

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