Loi de programmation militaire : les députés au garde-à-vous14/06/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/2863.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Loi de programmation militaire : les députés au garde-à-vous

Sans surprise et sans accroc, la loi de programmation militaire pour la période 2024-2030 a été adoptée à une très large majorité à l’Assemblée nationale, avec les voix des députés macronistes, des Républicains, de ceux du Rassemblement national et d’une bonne partie de ceux du Parti socialiste.

En augmentation de 100 milliards d’euros sur l’exercice précédent, la manne destinée aux industriels et aux militaires atteindra 413 milliards en 2030, qui manqueront aux hôpitaux, aux écoles et aux transports publics. Le budget d’armement aura doublé depuis 2017. Quand il s’agit des dépenses militaires, la dette publique n’existe plus et les guéguerres politiciennes s’éteignent. Ainsi, 408 députés, macronistes et opposants au gouvernement, se sont rangés derrière Macron, le doigt sur la couture du pantalon.

Les 87 députés qui ont voté contre n’ont cependant pas exprimé une opposition résolue et défendu une perspective différente. Tous se déclaraient en faveur d’une augmentation du budget militaire. Les députés de La France insoumise (LFI) reprochent seulement au projet du gouvernement de ne présenter « aucune vision ». Ils ne veulent pas produire moins d’armes, mais ils revendiquent qu’elles le soient dans des entreprises bien françaises, « ramenées dans le giron public ».

Le PCF exprime une opinion de la même eau : selon lui, « notre armée doit être forte, efficace, pour nous protéger de toute attaque extérieure comme du terrorisme ». Son dirigeant, Fabien Roussel, a ainsi déclaré : « Avoir un budget plus important (…), oui et mille fois oui. »

Bien sûr, ni LFI ni le PCF n’oublient de décrier l’OTAN pour mieux parler de souveraineté nationale. Ils se présentent en champions du pacifisme, mais sans dénoncer les fauteurs de guerre que sont les puissances impérialistes, y compris l’impérialisme français. Au contraire, les explications de vote de leurs députés sont destinées à démontrer que, s’ils arrivaient au gouvernement, ils sauraient se montrer des défenseurs dévoués et responsables des intérêts de la bourgeoisie, comme l’ont été leurs ancêtres de gauche lors des guerres mondiales et des guerres coloniales.

Alors que la course aux armements dévore des richesses inestimables et que l’aggravation des tensions internationales menace de plus en plus de provoquer une guerre généralisée, les parlementaires, toutes tendances confondues, ont envoyé un message clair : du Rassemblement national aux partis de gauche, tous sont prêts à l’Union sacrée, pas forcément derrière Macron, mais en tout cas derrière l’impérialisme français et son armée, qui n’hésiteront pas à faire des travailleurs de la chair à canon pour la défense des profits capitalistes.

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