Idea Optical - Lannion : une semaine de grève14/06/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/06/P14-1_greve_dIdea_Optical_a_Lannion_2023_06_06_C_LO_0.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Idea Optical - Lannion : une semaine de grève

Pendant une semaine, à l’appel des travailleurs du stock et de la production, une cinquantaine de salariés d’Idea Optical, sur les 200 que compte l’entreprise, dont 60 intérimaires, se sont mis en grève pour une revalorisation des salaires. Ils dénonçaient par la même occasion la dégradation des conditions de travail et de management.

Illustration - une semaine de grève

Spécialisée dans la fabrication de systèmes de câblage pour les réseaux en fibre optique et installée depuis dix-sept ans à Lannion, dans les Côtes-d’Armor, Idea Optical est une de ces dizaines de start-up qui ont vu le jour à la suite des décompositions-recompositions de l’industrie électronique de la zone industrielle des LTT, Alcatel, Nokia. Filiale du groupe normand Acome, « groupe industriel international... Fleuron technologique de l’industrie française... au cœur des nouvelles technologies… », et « implanté sur quatre continents », ce groupe, avec 600 millions d’euros de chiffre d’affaires, se vante d’avoir « une stratégie de long terme et une spécialisation dans les produits à forte valeur ajoutée technologique ». Il dit « s’inscrire dans la lignée de ses valeurs humanistes et coopératives » et en tout cas n’est pas à proprement parler une petite entreprise.

La grève a débuté lundi 5 juin, à l’initiative d’ouvriers des stocks et de production, suivis par d’autres ateliers. Tout au long de la semaine, ils ont été rejoints, ponctuellement, par d’autres salariés qui tenaient à marquer leur solidarité en débrayant, dans l’attente de la réunion prévue par le patron le vendredi. En l’absence de syndicat, pour nombre d’entre eux, il s’agissait de la première grève. Le manque d’assurance des grévistes au début a vite fait place à la joie de se retrouver ensemble, d’apprendre à se connaître et, le moral aidant, à discuter de tous les problèmes dans l’entreprise, de l’égalité des salaires hommes-femmes entre autres... et de la vie chère.

Ayant fait connaître leur grève lors de la manifestation sur les retraites du 6 juin, les travailleurs ont eu les jours suivants la visite et le soutien de quelques militants locaux qui les ont confortés dans leur lutte.

Lors de la réunion du vendredi avec le patron, les plus déterminés revendiquaient 12 % d’augmentation et la majorité ne voulait pas descendre au-dessous de 10, face aux 5,5 % proposés par la direction. Finalement, après un débat houleux, la reprise a été votée, sous les applaudissements, les grévistes ayant obtenu 8 %.

Pour beaucoup, ce n’est que partie remise. Une minorité pense qu’il était possible d’obtenir plus, mais pour tout le monde l’essentiel est ailleurs. L’ambiance entre des travailleurs qui se côtoyaient depuis des années sans se connaître vraiment a changé, avec la solidarité, la joie même d’être ensemble et la fierté d’avoir osé relever la tête. Comme le disait l’une d’entre eux : « Le positif aussi c’est la cohésion qu’on a trouvée dans cette lutte, sans prise de tête, ça a permis de mieux se connaître. »

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