Californie : pas de digues pour les pauvres23/03/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/03/2851.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Californie : pas de digues pour les pauvres

Le 10 mars, en Californie, de violentes pluies ont fait déborder la rivière Pajaro au-dessus de la digue protégeant le bourg du même nom.

Les 3 000 habitants ont ainsi été inondés en plein milieu de la nuit. Ils avaient déjà subi une inondation en janvier, et bien d’autres au fil des ans. Les mêmes autorités qui ont ordonné immédiatement à la population d’abandonner Pajaro, peut-être pour des mois, sans lui donner de moyens de se loger, n’ont pas considéré comme prioritaire, depuis les années 1960, de surélever la digue.

La raison, un officiel l’a révélée à presse : « C’est une zone à faible revenus. Les habitants sont des ouvriers agricoles, leurs maisons ne valent pas grand-chose. » Les investissements publics pour protéger les habitations des intempéries sont réservés aux propriétés de valeur. Les ouvriers agricoles, dont le travail fait la richesse des gros agriculteurs, ne comptent pas, surtout s’ils sont hispaniques ou descendants de Philippins, comme c’est le cas à Pajaro.

À quelques dizaines de kilomètres de la Silicon ­Valley et de ses multinationales du secteur de la haute technologie valant des centaines de milliards, l’asphalte des chaussées n’est pas entretenu depuis cinquante ans, les rues ne sont jamais balayées et la population livrée aux inondations. C’est l’une des ­facettes du racisme d’État, et du mépris de classe qu’il recouvre.

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