Tereos : attaque contre les travailleurs du sucre15/03/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/03/2850.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Tereos : attaque contre les travailleurs du sucre

La direction de Tereos France a annoncé le 8 mars un plan de suppressions d’emplois sur les sites d’Escaudœuvres ainsi que deux autres situés dans la Marne, aboutissant quasiment à la fermeture de ces trois usines.

Au total, il y aurait 150 licenciements. Il faut y ajouter ceux de plus de 300 travailleurs saisonniers qui interviennent sur le site pendant la campagne betteravière depuis des années en organisant leur vie autour de cela.

Le groupe géant Tereos, propriétaire entre autres de Béghin Say, justifie les fermetures par une baisse de la prochaine récolte de betteraves faisant suite à l’interdiction des insecticides néonicotinoïdes, et ce alors que la récolte ne se fera qu’en septembre et que les betteraves ne sont pas encore plantées !

La direction a certes pro­mis des reclassements dans d’autres sites, mais on sait que les promesses des pa­trons ne valent pas grand-chose.

Sur le site d’Escau­dœuvres, les travailleurs avaient massivement ­débrayé la semaine précédente pour exiger des explications, l’absence de consignes de préparation de la prochaine campagne de betteraves paraissant en effet suspecte. La campagne d’extraction du sucre des betteraves court du début de l’automne au mois de janvier ou février. Lorsqu’elle est terminée, les travailleurs restés présents sur le site s’occupent de travaux de maintenance ou de la surveillance des silos de sucre. Or rien ne semblait vraiment prévu sur le planning d’entretien. La direction a tenté de le justifier, sans réussir à convaincre et il y avait effectivement toutes les raisons de se méfier. Peu de temps après, elle dévoilait ses attaques contre les travailleurs qui se sont mis en grève et se relaient maintenant pour être présents jour et nuit. Des habitants viennent par ­solidarité, ainsi que des travailleurs d’autres entreprises du secteur qui sentent que les capitalistes sont à l’attaque et que seule une réaction collective peut les arrêter.

Les affaires du groupe Tereos ne vont pourtant pas mal, bien au contraire. Il annonce une hausse de son chiffre d’affaires de 35 % par rapport à la même période l’an ­dernier. C’est le quatrième grand groupe mondial sucrier, avec un résultat net de 172 millions d’euros en 2022. Mais les actionnaires en veulent plus, et c’est sur le dos des salariés qu’ils comptent faire plus de profits. Tereos peut et doit payer pour maintenir tous les emplois.

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