Tetra Médical : licencieur et empoisonneur22/02/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/02/2847.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Tetra Médical : licencieur et empoisonneur

Il y a un an, les 200 travailleurs de Tetra Médical, qui fabriquaient des compresses stériles dans l’usine de Davézieux, près d’Annonay en Ardèche, étaient licenciés et le site fermé.

La patronne, Valérie Tanchou, avait mis l’usine en faillite en spéculant notamment sur des stocks de gel hydroalcoolique pendant le Covid.

Aujourd’hui, on découvre qu’avant de partir avec la caisse, elle a intoxiqué les travailleurs pendant des années avec de l’oxyde d’éthylène, un produit cancérogène utilisé pour la stérilisation des produits. Des ouvrières ont contracté des cancers, certaines en sont mortes, pour d’autres ce sont leurs enfants qui sont nés avec des malformations congénitales.

La direction n’a pas cessé de mentir aux travailleurs sur les risques encourus. Elle leur expliquait que c’était un gaz lourd et qu’ils n’avaient donc pas besoin de protection. Quand des ouvriers s’inquiétaient, la réponse était : « Rien à craindre ». L’un d’eux a raconté, dans L’Humanité du 15 février 2023, comment, après un contrôle du service de santé au travail, la direction leur a seulement fourni des gants Mapa et des détecteurs, qui sonnaient en permanence, la hiérarchie expliquant que « ça ne sert à rien de les garder ».

Les services de l’État étaient donc au courant du danger mais n’ont rien fait. C’est uniquement grâce à la mobilisation de certains d’entre eux que les ouvriers de l’usine comprennent aujourd’hui ce qui leur est arrivé et entament une procédure pour demander justice. Pour l’instant, seule une ouvrière a obtenu la reconnaissance de sa maladie professionnelle, mais les autres ne comptent pas se laisser faire.

Valérie Tanchou, elle, ne connaît pas le chômage ni les maladies professionnelles. Elle continue à s’enrichir sur le dos des salariés des quatorze autres entreprises qu’elle possède, sans être inquiétée par les tribunaux. Il faudra qu’elle paye pour les licenciements et l’empoisonnement des travailleurs qu’elle a exploités.

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