Amazon – Douai : en grève20/04/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/04/2803.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Amazon – Douai : en grève

Après un premier débrayage le 10 avril, une centaine de travailleurs d’Amazon Lauwin-Planque, dans le Nord, ont, de nouveau organisé un piquet de grève le 14 avril.

La cause ? Les ridicules revalorisations salariales proposées par la direction dans le cadre des négociations annuelles : d’abord 2 %, puis 3 %, aujourd’hui 3,5 %.

Pour un nouvel embauché, cela représente, en net, moins de 50 euros par mois et cela ne couvre même pas l’inflation. Amazon se vante d’un bénéfice de 29 milliards d’euros en 2021 (+ 57 % par rapport à 2020). Si on rapporte cette somme aux 1,6 million d’embauchés dans le monde, chaque salarié lui a rapporté plus de 18 000 euros de bénéfices cette année. Les Mister Freeze et les chocolats fréquemment distribués aux salariés comme récompenses du travail fourni restent en travers de la gorge des grévistes. Ils réclament de réelles augmentations de salaire.

La grève permet aussi d’exprimer la colère sur l’aggravation des conditions de travail. Tous les prétextes sont bons de la part des chefs pour augmenter la pression, même la sécurité. Les scanners ne servent pas seulement à pister les colis mais aussi à suivre à la trace les travailleurs qui les portent. Cette pression se poursuit jusqu’à la maison où la direction s’incruste par le biais des « lettres de sensibilisation », envoyées en recommandé. Il y est dit par exemple : « Attention, tu n’as pas tenu la rampe de l’escalier tel jour à telle heure », ou encore : « de 14 h 15 à 14 h 35, ta prod a baissé ». Il s’agit d’une vieille et grosse ficelle de patron pour maintenir la pression sur les travailleurs en dehors de leur temps de travail.

La direction au service des actionnaires déploie des efforts considérables pour que les travailleurs se sentent isolés, méprisés et remplaçables. La grève change cela et comme on a pu l’entendre sur le piquet : « D’habitude, à cette heure-ci, les chefs nous ordonnent tous nos mouvements, pas aujourd’hui. Pendant la grève, c’est nous qui décidons de ce qu’on fait. »

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