Le journaliste, propulsé sur le devant de la scène par le milliardaire et magnat des médias Bolloré, a depuis le lancement de sa campagne choisi de multiplier les insanités. Il affiche son mépris pour les droits des femmes, niant par exemple toute discrimination en matière salariale. Il prétend que Pétain « a protégé les Juifs français », alors que plusieurs dizaines de milliers d’entre eux furent raflés puis déportés par la police française sous le régime de Vichy. Il déverse à longueur d’antenne sa haine des immigrés, qui s’étend jusqu’à la consonance étrangère des prénoms de leurs enfants.

Zemmour s’est largement contenté d’exhiber ses délires xénophobes en réponse à toute question. Les hôpitaux débordés ? Selon lui, c’est parce que l’hôpital public est « assiégé par une population venue du monde entier », alors que ce sont très souvent des travailleurs venus du monde entier, des agents hospitaliers aux médecins urgentistes, qui sauvent quotidiennement la vie des patients dans les hôpitaux français

Quand il doit s’aventurer sur le terrain des mesures économiques et sociales, sa soumission aux intérêts patronaux est sans faille. Il se prononce évidemment pour reculer l’âge de la retraite à 64 ans ou 65 ans et ose vanter le travail à l’usine jusqu’à cet âge-là. Il défend la suppression de l’impôt sur la fortune (ISF). Il veut exonérer de fiscalité les donations d’entreprise des patrons à leurs rejetons. Alors que Macron a déjà baissé de 20 milliards d’euros les impôts de production des patrons, Zemmour veut aller encore plus loin et les supprimer carrément. Au moment où les profits et les dividendes explosent, il propose de baisser l’impôt sur les bénéfices.

Alors que les prix flambent, le même Zemmour s’oppose à toute augmentation des salaires et du smic. Comme tous les politiciens de la bourgeoisie, il invoque comme unique prétexte le mythe de la compétitivité des entreprises, alors même que le seul souci des conseils d’administration est de distribuer des dividendes conséquents aux actionnaires. Comme sa comparse et rivale Le Pen, la seule vague promesse offerte aux électeurs des classes populaires en matière de pouvoir d’achat consisterait à baisser les prélèvements sociaux sur les bas salaires, évidemment sans demander un centime au patronat pour compenser le manque à gagner des caisses de Sécurité sociale. C’est vouloir faire financer une telle mesure par la dégradation de la protection sociale et donc par les travailleurs eux-mêmes. Zemmour parle même tout simplement d’économiser en supprimant les prestations sociales versées aux travailleurs étrangers ! Il est aussi favorable à l’allongement du temps de travail, par exemple dans les hôpitaux pour résoudre la pénurie de personnel. Embaucher ? Vous n’y pensez pas !

Passés les délires racistes et réactionnaires dont il a fait son carburant, les mesures économiques qu’avance Zemmour font partie des lieux communs antiouvriers de tout serviteur de la bourgeoisie qui se respecte. D’ailleurs, comme le sait tout pit-bull bien dressé, on ne mord pas la main qui vous nourrit.