Logement : davantage de besoins, moins de constructions06/10/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/10/2775.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Logement : davantage de besoins, moins de constructions

Alors que les besoins en logement sont de plus en plus criants, avec un pouvoir d’achat qui diminue, le nombre de constructions chute, ce qui accentue le grand écart par rapport à la demande et accélère l’augmentation des loyers.

Un récent rapport officiel commandé par le gouvernement chiffre entre 210 000 et 325 000 le nombre de logements qu’il faudrait construire chaque année jusqu’en 2030 pour répondre à l’augmentation du nombre de ménages. Et, dans l’immédiat, il y a déjà la demande de 4,1 millions de mal-logés !

Or en 2019, donc avant la crise sanitaire, les demandes d’autorisation de construire étaient déjà en recul de 14 % par rapport à 2018 dans les zones les plus tendues, c’est-à-dire là où la demande non satisfaite est la plus forte et les loyers les plus élevés, en particulier l’Ile-de-France et la Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Dans ces mêmes régions, le nombre de nouveaux logements HLM annoncés s’est réduit de 75 000 en 2016 à 62 000 en 2019, et à moins de 48 000 en 2020. Et même les HLM qui finissent par émerger sont bien souvent trop chers pour un pouvoir d’achat qui diminue, surtout quand on y ajoute les charges et les dépenses d’énergie.

Le logement dit social, censé corriger un peu les aberrations de la loi du marché, joue de moins en moins ce rôle. Autant que pour la santé, le capitalisme montre concrètement son incapacité à répondre au besoin fondamental qu’est le logement, même dans un pays riche où existent des infrastructures, des matériaux, des engins de chantier et des outils informatiques, et où les qualifications, du maçon à l’ingénieur et à l’architecte, ne manquent pas. L’expropriation des trusts de la construction et des margoulins de l’immobilier est aussi nécessaire que celle des laboratoires pharmaceutiques.

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